Grand nord 20 mw d'électricité à 2,2 milliards de fcfa par mois

C’est te montant nécessaire pour faire fonctionner les équipements démontés à la centrale d’Ahala. puis transférés à Garoua et Ngaoundéré. Afin de réduire les délestages gui font rage dans les régions septentrionales du Cameroun depuis deux mois/du fait de la faible pluviométrie qui a réduit à 48% le taux de remplissage du barrage de Lagdo, le gouvernement a décidé de démanteler partielle ment la centrale d’Ahala (60 MW au départ), afin de transférer 20 MW des capacités de cette infrastructure vers le Septentrion. Dans le détail, apprend-on officiellement, 12 MW iront compléter les 20 MW déjà « disponibles à la centrale de Djamboutou, à Garoua, tandis que 8 MW seront installés dans la ville de Ngaoundérê, la capitale régionale de l’Adamaoua. De bonnes, sources, les équipements en question ont d’ores et déjà été démontés par les équipes de la société Eneo, et n’attendent plus que d’être transférés. Nul doute que cette décision gouvernementale apportera un peu plus de lumière dam la vie des populations des régions septentrionales du Cameroun. Mais, l’opérationnalisation de ce transfert de capacités énergétiques vers le Grand-Nord suscite tout de même certaines interrogations majeures : qui payera et comment sera payée te lourde facture qu’induira le transfert de ces 20 MW de thermique. ? Le transfert de capacité est-il la solution idoine dans le temps, au regard d’autres projets réalisables à brève échéance dans cette partie du pays ? «Eh réalité, les centrales thermiques ne sont pas faites pour tourner 24h/24. Ce sont des Infrastructures d’appoint Au-delà des couts, les faire tourner toute , ta journée pourrait même provoquer-une explosion des équipements», fait par ailleurs remarquer un expert des questions d’énergie électrique. Au-delà de ce détail d’ordre technique, de sources broches du dossier, la centrale w Djamboutou, déjà dotée d’une capacité de production «te 20 MW, consomme pour environ 80 millions de FCFA de carburant chaque jour, ce qui correspond à des dépenses en carburant de 2,2 milliards de FCFA par mois. Les 12 MW supplémentaires transférés à Djamboutou, puis Ses 8 MW de Ngaoundéré, devraient logiquement coûter autant. Calculette en main, te transfert des 20 MW de la centrale d’Ahala peur le Grand-Nord induira une hausse exponentielle des dépenses en ‘ carburant, qui seront portées à finalement 160 millions de FCFA par jour, soit 4,4 milliards de FCf;A chaque mois. Ce qui représente une enveloppe totale d’environ 53 milliards de FCfa sur une période d’un an, soit la moitié de l’enveloppe nécessaire pour la réhabilitation du barrage de Lagdo (72 MW). Le déséquilibre financier, qui s’annonce ainsi, est d’autant plus criard que tes revenus d’Eneo dans cette partie du pays, souligne une source autorisée, ne dépassent guère 1,7 milliard de FCfa par mois, ce qui correspond à un peu plus de 20 milliards de FCfa en moyenne chaque année. Energie solaire Dès lors, I! apparaît très clairement qu’Eneo, déjà en proie à des difficultés financières, ne saurait endosser une telle charge. Il ne reste donc logiquement que le Trésor public, dont l’extrême sollicitation ces dernières années est un secret de polichinelle. A l’analyse, le transfert de 20 MW supplémentaires de thermique vers les régions septentrionales du Cameroun pourrait bien déboucher sur un scénario qui rappelle le Programme thermique d’urgence (PTU), mis en place par le gouvernement en 2010, pour pallier aux délestages dans le pays à la veille de l’élection présidentielle de 2011. Mais, à partir de décembre 2012, les quatre centrales (Î00 MW de capacités au total) montées dans le cadre du PTU (Yaoundé-Ahala, Mbalmayo, Ebolawa et Bamenda) étaient à ?’arrêt, pour non-paiement des factures de gasoil et des frais de gestion desdits équipements aux producteurs indépendants sollicités. Pire encore, le gouvernement, l’électricien Eneo (Aes Sonel à l’époque) et EDC, (‘entreprise publique de patrimoine, se rejetaient la responsabilité du paiement de ces factures de plusieurs milliards de FCFA. Cette expérience amène à se poser la question de savoir si le transfert des capacités de production supplémentaire vers les régions septentrionales est la solution idoine, aussi bien sur le court que le moyen terme ? Selon des sources dans le secteur de l’électricité, même si cette solution très coûteuse peut apporter satisfaction aux populations sur le court terme, il est souhaitable d’envisager dès à présent des solutions de rechange, au regard du volume des dépenses induites. De ce point dé vue, revient invariablement sur la table te projet de construction de trois centrales solaires d’une capacité totale de 35 MW, dans les villes de Maroua (15 MW), Guider (10 MW) et Ngaoundéré (10 MW). Selon certaines sources, ce projet en gestation depuis 2018 serait actuellement plombé par des lenteurs administratives. A en croire nos sources, depuis près d’un an, l’adjudicataire du contrat pour la construction des centrales solaires de Maroua et Guider a déjà été désigné par la société Eneo. Mais, apprend-on, l’Etat du Cameroun tarde à rassurer l’entreprise en question sur certaines garanties que cette dernière sollicite avant tout, déploiement sur le terrain. «Pourtant, en moins d’un an, ces infrastructures énergétiques peuvent être livrées, ce qui permettrait de produire le kilowatt d’énergie à moins de 50 FCfa, contre 200 à 250 FCfa avec le thermique», souffle une source proche du dossier.


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