Contrebande : pourquoi le budget 2021 change

Le chef de l’Etat veut restructurer la dette du pays, et adapter le budget aux évolutions , du contexte macroéconomique lié à la pandémie du coronavirus et à la reprise des cours du pétrole. Les experts sont unanimes. Face à la conjoncture actuelle, le chef de l’Etat Paul Biya n’avait d’autre choix que de modifier le budget 2021 de l’Etat. «Pour le gouvernement, une Loi de Finances Révisée (LFR) pour 2021 est en effet indispensable, explique un haut responsable du ministère des Finances. La révision tient notamment compte de la hausse non-anticipée des prix mondiaux des produits pétroliers, du coût de notre plan national de déploiement de la vaccination contre la Covid-19, des financements extérieurs éventuels et non-anticipés, et de l’émission d’une ligne d’Euro-bonds à l’effet de refinancer l’encours de l’Eurobond de 2015 ». Les prix du pétrole font partie des principaux facteurs qui expliquent la nécessité de cette mise à jour du budget 2021. La loi du 17 décembre dernier prévoie que la vente du pétrole doit rapporter quelque 418 milliards de francs CFA au budget de l’Etat cette année ; en augmentation d’à peu près 32 % par rapport à l’année 2020. Et le gouvernement a fait preuve d’optimisme sur une éventuelle bonne tenue du baril sur le marché international au cours d’une année 2021 sans Covid. Un optimisme visiblement assez timoré qui devrait être ravivé au regard de l’actualité des matières premières et singulièrement des hydrocarbures. Pour l’essentiel, le contexte économique mondial donne des gages pour des recettes plus importantes que prévues. Il se fait que le budget 2021 a été établi avec un baril à seulement 40,3 dollars. Entre décembre 2020 et mai 2021, les cours du baril ont pris en moyenrie 2Q dollars de plus pour se situer en ce début de semaine autour de 68 dollars le baril. Il s’agit d’une évolution moyenne de 35 % par rapport au mois de janvier. Tous les yeux sont donc rivés sur les tergiversations des Américains et des Iraniens quant à la signature d’un accord sur le nucléaire. La possible levée des sanctions économiques sur Téhéran devrait conduire à l’arrivée en masse du pétrole iranien sur le marché. La conséquence logique serait alors la baisse du prix du baril après un début d’année endiablé. Déjà, les acheteurs européens achètent avec la plus grande parcimonie la production actuelle en attendant un éventuel accord pour les opérations du quatrième trimestre. Le nouveau programme financier triennal Cameroun-FMI doit être conclu en juin prochain. Il porte sur une somme de 375 milliards de francs CFA. Ce programme devrait en soi être un bon signal pour les investisseurs intéressés par l’Eurobond que les autorités se préparent à lancer sur le marche international. «Les deux projets – programme financier et Eurobond – ont d’ailleurs des implications l’un sur l’autre. Un accord avec le FMI influe sur l’opération des Eurobonds. Car les investisseurs sont davantage rassurés quand le pays est sous-programme. D’autre part, l’opération de refinancement des Eurobonds influe sur le programme avec le FMI, car il fait changer le profit du niveau d’endettement du pays, et (offre) donc de nouvelles capacités d’endettement…», confiait récemment à votre magazine une -source au Comité technique de suivi des programmes économiques (CTS). Exigences du FMI Mais la Loi de Finances Révisée répond surtout à l’urgence de relever le plafond des emprunts non concessionnels. La mesure est rendue nécessaire pour permettre l’émission du nouvel Eurobond de 450 milliards de francs. « L’adoption de la LFR est une action préalable pour la conclusion du nouveau programme appuyé par le FMI », explique-t-on dans l’équipe de négociation du Minfi.


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