La balance commerciale du Cameroun s’est creusée de 13,3% l’année dernière. L’Institut national de la statistique (INS) renseigne que les achats de carburants et de certains produits alimentaires en sont les principales causes. Les dépenses d’importations du Cameroun en 2019 se chiffrent à 3 856,9 milliards de FCFA, en hausse de 13,3% par rapport à l’année 2018. Cette situation résulte d’une augmentation des dépenses d’importations de 451,7 milliards de FCFA. Cette évolution des dépenses d’importations résulte principalement de la hausse des achats de carburants et lubrifiants, des céréales dont le riz (60,9%), des huiles brutes de pétrole, du clinker et des véhicules et tracteurs. Si l’on s’en tient à l’INS, « cette hausse a été atténuée par la baisse des dépenses d’importations de certains produits notamment les machines et appareils électriques dont la facture des importations s’est réduite d’environ 19 milliards de FCFA correspondant à une baisse de 8,4% par rapport à 2018, en particulier les appareils pour la téléphonie mobile (-13,9 milliards soit une baisse de 23%). La facture des importations des poissons de mer congelés enregistre également une baisse de 21,8 milliards en glissement annuel. » En 2019, cinq produits représentent plus de 50% des recettes totales d’importations : les carburants et lubrifiants, dont les importations se sont amplifiées sous l’effet de l’arrêt du raffinage à la Sonara causé par l’incendie intervenu en mai 2019; les machines et appareils mécaniques ou électriques ; les céréales dont le riz et le froment de blé et méteil; les huiles brutes de pétrole importés avant l’incendie de la Sonara et les véhicules automobiles et tracteurs. Les poissons de mer congelés occupent une place non négligeable suivis des produits pharmaceutiques. 807 milliards de FCFA pour des produits alimentaires La facture des importations des produits alimentaires continue de s’alourdir. C’est ainsi qu’en 2019, elle représente 20,9% des dépenses totales d’importations et se chiffre à 807,5 milliards de FCFÀ, en hausse de 14,9% par rapport à l’année 2018 ; principalement tirée par les achats du riz et du froment de blé et méteil. S’agissant du riz, les quantités importées sont passées de 561112 tonnes en 2018 à 894 486 tonnes pour l’année 2019, soit une hausse de 59,4%. En valeur, la facture des importations du riz s’élève à 231,8 milliards de FCFA, en augmentation de 60,9% par rapport à l’année 2018. Les dépenses d’importations de froment de blé et méteil se chiffrent à 142,8 milliards de FCFA pour une quantité importée de 857 940 tonnes en 2019 ; soit une hausse de 23% en valeur et 15% en quantité par rapport à l’année précédente. D’après les estimations de TINS, « au regard du dynamisme de la production locale, il y a lieu de soupçonner que ce surcroît d’importation de riz est réexporté vers les pays voisins, notamment le Nigeria en raison de l’importance de son marché intérieur. La mise sur pied d’un dispositif permanent de suivi des échanges transfrontaliers, en cours à l’institut national de la statistique, permettrait, tout en appréciant l’importance de ces échanges, de mettre en lumière cette pratique déloyale le cas échéant. » La hausse des recettes d’exportations de 280,4 milliards de FCFA (13,3% sur un an), impulsée essentiellement par les exportations du gaz naturel liquéfié et des huiles brutes de pétrole, n’a pas été suffisante pour couvrir la facture des importations. L’évolution des importations est essentiellement imputable aux carburants et lubrifiants dont la facture en 2019 se chiffre à 724,6 milliards de FCFA contre 473,9 milliards de FCFA en 2018, soit une augmentation en valeur de 251,2 milliards de FCFA (53,1%). Ces importations ont été effectuées par la Sonara pour approvisionner le marché local et combler ainsi le déficit de production causé par l’incendie survenu le 31 mai 2019 dans cette société. Les recettes d’exportations augmentent de 280 milliards FCFA En 2019, le déficit de la balance commerciale se creuse davantage et se situe à 1464,2 milliards de FCFA, enregistrant ainsi une aggravation de 171,3 milliards, de F CFA (13,3%) par rapport à l’année 2018. Hors pétrole, le déficit de la balance commerciale est plus accentué et se chiffre à 2 243,8 milliards de FCFA.soit une augmentation de 261 milliards de FCFA (13,2%) par rapport à l’année 2018. L’aggravation du déficit hors pétrole est liée à la hausse des importations hors pétrole de 404,7 milliards de FCFA ; tandis que les exportations hors pétrole brut ne progressent que de 143,2 milliards de FCFA. En 2019, les recettes d’exportations du Cameroun se chiffrent à 2392,8 milliards de FCFA, en augmentation de près de 280,4 milliards de FCFA, soit 13,3% par rapport à l’année 2018. Cette tendance haussière résulte essentiellement des exportations des huiles de pétrole brut qui enregistrent une hausse en valeur de 15,9%, reflet du dynamisme de la production locale. Les quantités exportées de cet hydrocarbure évoluent de 31,2% par rapport à l’année 2018. L’année 2018 avait connu l’apparition d’un nouveau produit à l’exportation : le Gaz naturel liquéfié (GNL) dont les quantités exportées se sont accrues considérablement en 2019 (55,9%). Le volume y relatif est de 1 225 tonnes pour des recettes d’exportations établies à 262 milliards de FCFA, en hausse de 109,4% en glissement annuel. Le bois scié enregistre une augmentation en quantité de 5,7% et de 6,2% en valeur. Le coton brut s’inscrit dans une dynamique similaire avec une hausse des exportations de 14,5% en quantité et de 11,1% en valeur. En outre, malgré le fléchissement en volume (-0,4%) des exportations de cacao brut en fèves, l’on a enregistré un accroissement de 23,8% en valeur, consécutive à la hausse des cours mondiaux de ce produit de 2,1% en 2019 par rapport à 2018. Cette tendance haussière des recettes d’exportations a été amortie par les exportations du bois brut en grumes et de l’aluminium brut qui enregistrent respectivement une baisse en valeur de 29,2% et 16,6% par rapport à l’année 2018. La hausse des recettes d’exportations enregistrée en 2019, masque la baisse des exportations hors pétrole et gaz. En effet, hors pétrole et gaz, les exportations enregistrent une baisse en quantité de 12,3% et une légère hausse en valeur de 0,6% par rapport à l’année 2018. Les exportations demeurent très peu diversifiées et sont constituées principalement de produits primaires.
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