Camair-co : instabilité managériale

En l’espace de dix ans, la compagnie aérienne a connu six directeurs généraux dont les contreperformances ont contribué à plomber ladite entreprise. C’est un véritable record dans le management des entreprises camerounaises. Depuis son vol inaugural en mars 2011, l’Etoile du Cameroun ne s’est véritablement jamais stabilisée autant dans les airs. L’entreprise a vu défiler à sa tête six directeurs généraux. Une succession d’hommes qui n’a pas favorisé l’ascension de cette entreprise. Après la démission de Gilbert Mitonneau en mars 2009, une équipe provisoire de gestion de la Camair-Co présidée par Paul Alain Mendouga est créée au ministère des Transports, jusqu’à l’entrée en scène du Hollandais Alex Van Elk en 2010 à qui revint la lourde charge de présider aux destinées de la nouvelle compagnie nationale aérienne. Philémon Yang, le Premier ministre de l’époque, prit la tête du conseil d’administration. Malgré les espoirs fondés sur Camair-co en 2011 visant à la débarrasser d’une gestion estampillée par des contrats flous issus du directoire européen, au détriment du contribuable camerounais, rien ne changera. Malheureusement, un audit de la compagnie servit de prétexte au débarquement d’Alex Van Elk qui, après quelques mois de travail, a été remplacé par son directeur adjoint par ailleurs directeur des opérations, Boertien Matthijs. Nommé par le chef de l’Etat le 3 janvier 2013 à la tête de cette entreprise, il est débarqué par un conseil d’administration qui veut nationaliser la direction de l’entreprise. Un directoire totalement camerounais prendra les rênes par la suite. Edouard Akame Mfoumou devient le nouveau Pca en lieu et place du PM Philémon Yang et Frédéric Mbotto Edimo prend la place du General Manager, en remplacement de Boertien Matthijs. Frédéric Mbotto Edimo sera évincé suite à un conflit avec sa tutelle au sujet de factures impayées ayant cloué au sol le Dja à Paris. C’est ainsi que Nana Sandjon à l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire le 20 juin 2014 débarque la tête de l’entreprise. Accueilli tel un empereur romain, le manager s’est incliné suites à des rumeurs de corruption qui ont eu raison de lui. Après deux ans de services, le manager, par ailleurs prestataire de services au sein de la compagnie (il livrait les pièces détachées à la compagnie), a cédé sa place à Ernest Dikoum. En poste de 2016 à 2019, ce dernier qui a eu le plus long bail, laissera sa place au président du conseil d’adminis-tratiqn, Louis Roger Njipendi Kouotou. Après être parvenu à redresser les performances de la compagnie en 2017 et 2018, Ernest Dikoum, ancien responsable Afrique de l’Ouest d’Emirates, s’était heurté au des derniers mois de son bail à la tête de la compagnie, aux difficultés budgétaires de l’Etat actionnaire. Ce qui s’était répercuté sur l’exploitation. L’ex président du conseil d’administration de cette compagnie, Louis Georges Njipendi Kouotou, nouveau directeur général a conduit le navire jusqu’à sa dernière demeure.


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