[Économie]44,5 milliards de l'État dorment dans des comptes oisifs du Minepat
Une enquête, menée par le ministère camerounais de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire(Minepat) et la Caisse autonome d’amortissement (CAA), parvenu mardi à APA, a permis de découvrir que plus de 400 comptes ont été ouverts dans des banques commerciales du pays sous forme de fonds de contrepartie, pour un solde oisif de quelque 44,5 milliards FCfa. Selon cette étude, menée en 2017, cet argent représente l’apport du pays dans le financement de réalisations conjointes, mais n’a pas été utilisé du fait de projets clôturés ou non matures, ou encore de leur faible capacité d’absorption ou de coordination. La découverte de ces ressources oisives, dans les banques commerciales intervient, note-t-on, dans un contexte où le Cameroun exécute un programme triennal de réformes macroéconomiques avec le Fonds monétaire international (FMI), appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC).À la suite des recommandations de cette institution, le gouvernement a annoncé, la semaine dernière, la mise sur pied d’un mécanisme de rapatriement des fonds publics non utilisés pour les projets de développement, logés auprès des établissements financiers du pays. Face à ce paradoxe, les pouvoirs publics viennent de signer, avec la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), une convention portant sur les règles générales relatives à la centralisation des fonds de contrepartie dans un compte spécial dénommé «Basket Fund».Ce compte unique permettra, apprend-on encore, de mobiliser toutes les ressources de quote-part dans un même panier mouvementé par la CAA, afin d’aboutir à une gestion centralisée et plus efficace desdits fonds.