Dr Nke Fridolin :Lettre ouverte à Paul Biya ,le pére du régime du renouveau

Père, je ne suis pas ton sujet parce que tu n’es pas un roi. Je ne suis pas ton vil serviteur parce que tu n’es pas un tyran. Je ne suis pas ta créature parce que tu n’es pas un dieu. QUI SUI-JE ? COMMENT J’ÉCRIS COMME ÇA ? Je suis ton fils NKE Fridolin. Je t’écris en tant que rejeton du Renouveau. Je t’envoie cette correspondance en tant que citoyen et enseignant de philosophie, donc spécialiste du discernement. Je t’écris dans ce style parce que le « vous » divise, désarticule la communication et trouble l’ouïe des adultes augustes comme toi. Je t’écris ainsi parce qu’au fond, malgré le formalisme d’administrateur auquel tu es accoutumé, tu trouverais suspect que Franck ou Brinda vienne auprès de toi et commence à te servir des « vous » incongrus lorsque tu n’aspires qu’à écouter, sans filtre, le contenu de ses filiales complaintes. Je t’écris simplement parce qu’on ne peut dire des choses si graves qu’à un tonton qui te témoigne de l’empathie, de la sollicitude et de la compassion. On ne peut dire des choses si abominables, qui concernent la vie et l’avenir des jeunes du renouveau, que sur le ton de la candeur, de la sincérité, du respect nu, cru, bref en se servant des « tu » détonants. POURQUOI JE T’ÉCRIS AUJOURD’HUI ? Parce que tu nous as demandé d’oser. L’intrépidité attachée à ta présidentielle instructioncommande d’abordd’oser te regarder dans les yeux, oser ouvrir la bouche ensuite, oser articuler un mot enfin, sans s’encombrer de la peur que ton regard et ta garde rapprochée nous figeraient comme des balais. Tu nous as appris que te parler n’est plus un exploit ; que c’est le devoir de chacun de ceux qui sont nés sous le règne du Renouveau. Je t’écris aujourd’hui parce que, quoique beaucoup parmi nous se sentent plus proches de Cabral Libbi, tu veux que nous tous te confions nos tourments et nos misères


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