Des arguments contre la fusion Gicam-Ecam

La controverse ne désenfle pas autour de la fusion entre le Groupement Inter-Patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun (Ecam).

 

La tension n’est pas redescendue au sein du secteur privé camerounais grippé par un débat qui oppose les patrons camerounais. Au prétexte, une fusion devant réunir le Gicam et Ecam, deux organisations patronales.

Alors que l’Assemblée générale extraordinaire convoquée pour valider ou invalider la fusion-création est prévue le 11 juillet 2023, de nombreux avis se multiplient pour convaincre les membres du Gicam et ceux de Ecam de ne pas donner leur accord à cette fusion-création.

D’avis d’experts, Celestin Tawamba a outrepassé ses pouvoirs en signant unilatéralement un traité de fusion qui entraîne la dissolution du Gicam. Une décision aussi importante devrait être prise et entérinée exclusivement par l’Assemblée Générale du Gicam, et non par une seule personne

Pour d’autres, « la fusion proposée a tout l’air d’une manœuvre juridique au service des intérêts d’un groupe restreint plutôt qu’un véritable projet de rassemblement de la communauté patronale camerounaise. Une proposition de projet claire et précise, notamment à travers un projet de statuts de la nouvelle organisation, fait défaut. Aucun projet clair soutenant cette fusion-création ou encore le rassemblement patronal n’a été transmis aux participants de l’Assemblée Générale Extraordinaire prévue ce 11 juillet », s’inquiète un membre du Gicam qui requiert l’anonymat.

Certains acteurs pensent que, « l’écart considérable entre les actifs tangibles et intangibles du GICAM et de l’ECAM, incluant les membres, les actifs, les marques, etc., ne justifie en rien une fusion-création. Une approche plus justifiable consisterait à absorber l’ECAM par le GICAM, comme recommandé par le Comité des Sages de l’organisation patronale ».

Une autre curiosité évoquée par une source autorisée : « Chrétien Toudjui Bakertilly le commissaire désigné pour la fusion et dont le rôle en tant qu’expert indépendant chargé d’analyser la légalité et la pertinence de la fusion, a été sélectionné non pas par les membres du Conseils d’administration du GICAM et de l’ECAM, mais par le président du GICAM lui-même, ce qui laisse planer des doutes son impartialité ».

Le Dr Richard Makon au cours d’une émission sur Canal2 international a relevé qu’au regard du timing de cette fusion, mais aussi de la différence abyssale entre le Gicam et Ecam, cette obstination pour la fusion-création a tout l’air d’un subterfuge ficelé par le président Célestin Tawamba pour tenter de briguer un troisième mandat dans un contexte où les statuts du Gicam ne lui donnent pas ce droit.

En d’autres termes, la forme de fusion voulue semble servir des intérêts personnels plutôt que le rassemblement des dirigeants d’entreprises camerounais.

 


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