Cameroun:Croisade contre la profanation des tombes dans le lom et djerem (Est)
Les villes de Bertoua, Garoua-Boulaï et Mandjou sont en pole position de ce phénomène dangereux que les autorités locales viennent de décider de combattre avec la dernière énergie.“Depuis un certain temps, d’importantes cargaisons d’ossements humains à destination des pays étrangers sont saisies dans le Lom et Djerem et nous avons constaté que le phénomène prend de plus en plus du galon”. C’est une des déclarations du préfet du département du Lom et Djerem, ce 6 mars 2019 à Bertoua. Au terme de la première réunion trimestrielle du comité de coordination opérationnelle pour l’année en cours, Yves Bertrand Awounfac Aliénou révèle que le phénomène prend une ampleur inquiétante dans son territoire de commandement au regard des nombreuses dénonciations et des stocks d’ossements humains déjà saisis. “Les localités de Garoua-Boulaï, Mandjou et Bertoua sont en tête du classement. Et ce sont les tombeaux des communautés musulmanes qui sont profanés d’après les informations en notre possession”, indique l’autorité préfectorale. Il est en effet connu de tous que dans la tradition musulmane, on enterre les morts le plus tôt possible et on ne creuse pas suffisamment le sol. Les personnes de mauvaise foi l’ayant constaté, profitent donc pour exhumer les dépouilles après le départ des familles éplorées. Il y a quelques jours, sur les antennes de Canal 2 Internationale, un reportage montrait des deux jeunes trafiquants d’ossements humains. Partis de la ville de Mandjou, ils étaient tombés dans la nasse des forces de maintien de l’ordre de la localité de Foumban à l’ouest pays. Comme ces deux malfaiteurs rattrapés par la force du renseignement, plusieurs autres méditent leurs sorts dans les prisons du pays. Mais le phénomène persiste. Face à ce mal, le préfet du Lom et Djerem entend mettre fin à cette pratique qui attire visiblement. De bonnes sources, un squelette humain coûte au moins 18 millions de francs de FCFA dans le marché noir. L’ancienne gare routière et le marché des oignons sont les fiefs de ces trafiquants qui opèrent avec la complicité tacite de certains responsables et leaders communautaires. “Le business est juteux et rentable, qu’ils attirent de plus en plus de jeunes naïfs et sans foi ni loi. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une tombe ne soit profanée et la dépouille du défunt emportée dans la ville Mandjou et ses environs. Au cimetière musulman de Bertoua, le phénomène fait des ravages et la chaîne de responsabilités est longue”, dénonce une Abdoulaye Baba du quartier Monou 1.