Cameroun:le blocage de l'amélioration du climat des affaires déploré par le patronat
Dans une note publiée au lendemain d’une audience accordée à son conseil d’administration par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, entré en fonctions le 4 janvier dernier, le patronat note un environnement sécuritaire toujours préoccupant, avec un impact fort sur le développement des affaires dont il situe l’impact «entre 30 et 40% du chiffre d’affaires». A ce jour, les milieux d’affaires estiment que 35% du territoire camerounais est inaccessible du fait du conflit sécessionniste anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais aussi de la guerre contre la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, toute chose qui représente 10% de taux de croissance en moins et des centaines de milliers d’emplois menacés. Comme les années précédentes, le Gicam a réitéré ses préoccupations face à ce qu’il considère comme une «fiscalité confiscatoire et peu incitative», une critique déjà émise en mai 2018 lorsque le président de cette institution, Célestin Tawamba, avait déclaré que le système en vigueur était «un frein pour certaines entreprises» avec, outre une fiscalité inadaptée, une parafiscalité excessive, plus orientée vers la collecte budgétaire que du développement des entreprises. Rendant compte de sa rencontre avec le chef du gouvernement, le patronat dénonce aussi un règlement poussif de la dette intérieure due aux entreprises et l’épineux problème de la rareté des devises. Évoquant le secteur de l’agro-industrie qui transforme les matières premières du pays, le Gicam constate, «malheureusement», que les matières premières camerounaises sont 30 à 40% plus chères que celles importées, appelant à identifier les secteurs prioritaires qui représentent une forte assiette fiscale, afin de leur donner la possibilité de fiscaliser leur écosystème, mais aussi de protéger l’industrie locale contre la fraude pour lui permettre de rester ou devenir compétitive.