Alors que la fin du deuxième trimestre approche, les enseignants durcissent le mot d’ordre de grève et abandonnent les élèves qui réagissent. La grève des enseignants qui a débuté le 21 février dernier, a connu ce jour une nouvelle escalade avec l’entrée en matières des élèves qui sont descendus dans la rue. Ce matin les élèves du Lycée de Bonassama, dans la capitale économique du pays sont allés prêtés main forte à leurs enseignants qui manifestent depuis plusieurs jours. En effet, était prévu ce matin les évaluations de fin du deuxième trimestre dans cet établissement. Les enseignants ont tout simplement boycotté, laissant les élèves en villégiature. Ces enfants vont alors décider de descendre dans la rue pour exprimer leur colère et exiger que les revendications de leurs enseignants soient satisfaites. La Police et la gendarmerie va surgir pour encadrer cette manifestation spontanée, interdite par un sous préfet qui aurait donné l’ordre d’arrêter et enfermer ces enfants pour troubles à l’ordre public. Un ordre que le commandant de Brigade et le commissaire présents sur les lieux vont refuser d’exécuter selon des témoins présents surplace. Ces derniers vont plutôt organiser une concertation avec les enseignants, leur demandant d’empêcher les enfants de sortir de leur établissement. Ce qui sera fait. Dans la foulée, le proviseur de Lycée de Bonabéri, craignant la poursuite de la grève, va demander aux élèves des classes intermédiaires de rentrer à la maison. Il invitera leurs parents de les garder à la maison jusqu’au 14 mars, jour prévu pour les évaluations de fin de deuxième trimestre. Entre temps, les parents devront s’occuper eux mêmes de l’enseignement de leurs enfants et empêcher ceux-ci d’aller errer au Lycée, ajoute le proviseur. Face à cette situation qui se dégrade de jour en jour et qui gagne l’ensemble du pays, le président de la République, Paul Biya, a donné de Hautes Directives au ministre de finances, Louis Paul Motazé de débloquer 2,7 milliards de FCFA pour payer les frais de corrections des examens de 2020-2021, lit-on dans une note signé de Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République. Des enseignants qualifient cette directive du Chef de l’Etat de mesurette, car tous les enseignants ne sont concernés par cette prime qui ne représente pas grand chose à côté des 187 milliards d’arriérés de salaires qu’ils réclament. Le Président de la République devra faire plus pour sauver l’éducation nationale et éviter l’année blanche qui se profile à l’horizon. Il devra également tout faire pour éviter le syndrome de la crise anglophone qui plane aujourd’hui dans la partie francophone du pays. En effet, la crise anglophone avait débuté par une grève des enseignants et des avocats.
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