Dans son communiqué, Galex Syrie Soh se pose, d’emblée, une question: “Les dirigeants camerounais adoptent-ils des politiques économiques pouvant assurer le bien-être des populations et la mise du pays sur un sentier de croissance porteur de développement ?” S’appuyant sur les réalités factuelles du terrain, le secrétaire national aux affaires économiques, à l’intégration régionale et au développement de l’emploi du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) répond à cette question par la négative. En effet, l’Economiste argumente, en questionnant les options économiques du gouvernement camerounais. S. Soh constate, de prime abord, que les dirigeants camerounais déclarent avoir subventionné les produits pétroliers importés à hauteur de 700 milliards de Fcfa au cours de la seule année 2022 alors que la construction d’une raffinerie est estimée à seulement 200 milliards de Fcfa. Si l’on considère, juste, les cinq dernières années, le pays aura ainsi dépensé plus de 3000 milliards de Fcfa en termes de subvention, montant qui lui aurait permis de réaliser près de quinze raffineries. L’expert en Sciences économiques et de Gestion relève donc que le système gouvernant en place a, contre toute logique, choisi d’acheter à prix d’or le pétrole raffiné à des pays non-producteurs à l’exemple de la France.
De plus, S. Soh passe au scanner le deuxième choix de politique du gouvernement camerounais, qui est celui d’importer et de subventionner le gaz alors que le pays dispose de réserves en cette ressource estimée à 117,04 milliards de Fcfa de m3 en 2022, capacité qui lui permet non seulement de satisfaire la demande locale, mais aussi celle de la sous-région et au-delà. Alors, comment comprendre que le Cameroun destine essentiellement à l’extérieur son gaz au point de se retrouver à subventionner l’acquisition du gaz pour ses citoyens ? Où vont les ressources tirées de l’exploitation de notre gaz? Se questionne l’Economiste.
Par ailleurs, le secrétaire national aux affaires économiques, à l’intégration régionale et au développement de l’emploi illustre que le Cameroun, qui dispose du deuxième potentiel hydroélectrique en Afrique, ne figure pas parmi les dix pays assurant la meilleure offre d’énergie électrique sur le continent noir malgré les milliers de milliards de Fcfa engloutis dans la construction des barrages, dont nul ne sait où va la production compte tenu des délestages sauvages qui frappent tous les secteurs de l’économie mettant à mal le potentiel de développement d’un tissu industriel même embryonnaire.
Enfin, l’Economiste ajoute qu’un pays au sein duquel l’accentuation de la concurrence sur les marchés se traduit par une hausse des prix des biens et services vogue à contre-courant des théories économiques connues. A titre illustratif, S. Syrie relève que le sac de ciment coûte beaucoup plus cher sur le marché camerounais aujourd’hui que lorsque le groupe Lafarge était en situation de monopole. De même, le prix d’un appel téléphonique est plus élevé au Cameroun en 2023 que lorsque Intelcam devenu Camtel était le seul opérateur de téléphonie sur le marché national. “Il est donc évident, conclut Soh, que l’augmentation du coût de la vie que subissent les Camerounais ne découle pas des difficultés économiques que rencontre le gouvernement, mais elle résulte plutôt des choix politiques irrationnels ou de l’absence de politiques économiques cohérentes et porteuses d’une vision pour l’essor du pays”.
Signalons que le Mrc rend public ce communiqué alors que le Directeur général adjoint du Fonds monétaire International (Fmi), Kenji Okamura, séjourne au Cameroun depuis ce mardi, 14 mars 2023. Le haut cadre de cette institution financière internationale est en visite de travail, dont la fin est prévue ce jeudi, 16 mars 2023.