L’ancien professeur du lycée de Tabenken se trouvait à Ntaba lorsque des ambazoniens ont surgi ouvrant le feu.
L’enseignant Zemkwe en fonction à la délégation de l’éducation de base du Donga Mantung est mort. Il a été abattu hier mardi alors qu’il se trouvait dans son véhicule. L’ancien professeur du lycée de Tabenken se trouvait à Ntaba lorsque des ambazoniens ont surgi ouvrant le feu.
Ce crime odieux rappelle bien d’autres dans la partie anglophone du Cameroun. En novembre 2021, le lycée bilingue d’Ekondo Titi a été « le théâtre d’attaques meurtrières par des individus non identifiés ».
« Trois élèves ont été tués par balles. Une enseignante, blessée, est aussi morte sur le chemin de l’hôpital », avait confié Roger Kaffo Fokou, secrétaire général du syndicat national autonome de l’enseignement secondaire (SNAES).
« Le drame a également fait plusieurs blessés qui sont actuellement suivis dans les formations hospitalières » , a précisé la CRTV. « Les forces de défense et de sécurité mènent actuellement une battue pour retrouver les assaillants », selon la chaîne d’informations.
Des écoles prises pour cible
« Des gens armés sont arrivés à l’école. Ils ont ouvert le feu et lancé des explosifs dans des salles de classe », relate la responsable d’une ONG. Dans les deux régions Sud-Ouest et Nord-Ouest, où vit l’essentiel de la minorité anglophone d’un pays majoritairement francophone, un conflit sanglant oppose depuis 2017 les groupes armés séparatistes et les forces de sécurité.
L’attaque n’avait pas été revendiquée mais les séparatistes armés attaquent couramment des écoles auxquelles ils reprochent d’enseigner en français, et tuent des fonctionnaires, dont des enseignants, qu’ils accusent de « collaborer » avec Yaoundé
« Cette attaque est un nouveau rappel du bilan épouvantable pour les étudiants de la crise en zone anglophone », soutient Ilaria Allegrozzi, chercheuse au sein de l’ONG HRW pour le Cameroun. « Les autorités doivent ouvrir une enquête indépendante, efficace et impartiale sur cette attaque et demander des comptes aux responsables. » Et de poursuivre : « Ces attaques, la peur qui en résulte et la détérioration de la situation sécuritaire ont provoqué la fermeture d’écoles dans les régions anglophones, et empêchent les élèves d’accéder à l’éducation ».
En 2022, pas moins de 81 enseignants et élèves ont été kidnappés par les groupes séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’information est rapportée par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).
Parmi les personnes enlevées, cinq enseignants et élèves ont été tués et au moins sept enseignants et étudiants ont été blessés et environ huit incidents d’incendie criminel sur des installations éducatives ont également été signalés, rapporte cet organisme onusien.
Source : Actucameroun