Historique : makénéné ,une localité sous tension permanente

L’arrondissement de Makénéné est régulièrement le foyer de tensions intertribales. La plus fraîche est celle du 18 février dernier. Les populations Nyokon qui se considèrent comme les autochtones réclament la gestion de l’arrondissement de Makénéné. Depuis la création de la commune en 1996, l’exécutif communal a toujours été dirigé par les ressortissants de la région de l’ouest, clament ces populations. A chaque fois, elles se sont contentées de la place de premier adjoint au maire. Ce poste ne permettant pas d’assurer le développement de la localité. Ce qu’elles qualifient de marginalisation remonte à une époque lointaine. « Makénéné est une tribu du Mbam depuis des lustres. C’est avec les Nyokon que les Banen ont fixé des limites et se sont établis. Mal leur a pris d’accepter que certains ressortissants de l’Ouest s’installent aisément pour cultiver la terre et travailler dans la scierie », relate le chef de Nyokon 2, Bruno Belombo. Avant l’indépendance, en 1958, selon notre source, les maquisards réglaient les comptes des chefs Nyokon qui s’opposaient à leur installation. Des morts et des nombreux dégâts matériels avaient été enregistrés. En 2016, l’arrondissement de Makénéné avait une fois de plus été le théâtre des affrontements. Elles opposaient cette fois les Nyokon et les habitants de Kinding Ndé. Le chef de village Nyokon 2 se souvient: « les habitants de Kinding qui descendent de l’Ouest se sont mis à vendre le terrain soutenus par l’administration. La population Nyokon s’est soulevée. Le commandant de l’époque avait tiré dans les tibias de deux jeunes. Les balles n’ayant pas atteint les os, ils sont reçus les soins nécessaires. Il y’a eu des personnes découpées à la machette et laissées pour morts » Deux décennies plutôt, pour des questions relatives à l’élection du maire. Des affrontements sanglants ont été observés. Selon le récit du chef, les Banen et les habitants des trois villages Nyokon situés à Ndikiniméki s’opposaient à l’installation du maire originaire de la région de l’Ouest. « C’était assimilable à une guerre civile. Le gouverneur de l’époque était descendu sur les lieux pour régler le conflit. Il avait réuni les différentes parties à Bafia », raconte-t-il.


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