Épidémie de choléra : le nord du cameroun inquiète

Au Cameroun, 2000 cas suspects de choléra ont été détectés avec pas moins de 100 décès enregistrés. Dans certaines communes comme celle de Pitoa, au nord, les conditions de vie des habitants interrogent. Et pour cause, le «mayo» qui désigne dans cette localité, un cours d’eau. L’exemple même de ce qui peut être considéré comme cause de la maladie tant son usage est fréquent et de diverses façons. « Certaines familles boivent cette eau sans même la javelliser. Si vous continuez à longer la rivière, vous verrez aussi des gens qui y urinent, d’autres qui y défèquent. Car ici, de nombreuses familles n’ont pas de toilettes. Voilà pourquoi le choléra persiste tant depuis des décennies dans le nord du Cameroun. », regrette un agent de santé communautaire. Selon ministère de la Santé publique, environ 2 000 cas suspects de choléra ont été enregistrés dans cinq des dix régions du Cameroun, entre le 18 mai 2018 et le 21 novembre 2019, et au moins 100 personnes sont décédées suite à cette infection intestinale aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le vibrion cholérique. La mesure immédiate à prendre en cas de premiers symptômes constatés, c’est de conduire au plus vite le cas suspect dans un centre de santé. Le manque d’eau potable, premier facteur « La persistance de cette maladie est due à plusieurs facteurs parmi lesquels le manque d’eau potable, l’absence de toilettes et les mauvaises habitudes de vie. Au moins 80% des ménages n’ont pas de latrines et ceux qui en ont ne respectent pas souvent la profondeur prescrite par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Or, à chaque inondation, la montée des eaux fait ressortir les excréments et facilite la propagation du choléra », explique Joël Manga, ingénieur du génie sanitaire et chef du service d’hygiène de la commune de Pitoa. Et selon l’ONG African Center for Advocacy (ACA), 80% de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le Nord. En rappel, le nord du pays est régulièrement frappé de graves inondations qui ont touché en 2019 plus de 40 000 personnes dans l’Extrême-Nord, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).


ARTICLE PRÉCÉDENT ARTICLE SUIVANT

Ajouter un commentaire

Vous devez vous connecter pour ajouter un commentaire.

Commentaires