Revendications des enseignants : 96 milliards ne suffisent pas à éteindre la grève
Malgré l’annonce par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, du déblocage d’une somme de 96 milliards de FCFA pour régler une partie des arriérés dus aux enseignants grévistes d’ici 2024, la résolution du conflit semble encore incertaine. Cette décision gouvernementale, inscrite dans la continuité des mesures présidentielles de mars 2022 répondant aux revendications enseignantes, n’a pas suffi à apaiser les tensions.
« Pour le budget 2024, lorsqu’il vous sera présenté, vous verrez qu’on a prévu là-dedans à peu près 193 milliards pour l’apurement des problèmes de dette salariale. Dans les 193 milliards, 96 milliards c’est pour les enseignants », a déclaré Louis Paul Motaze devant les députés, le 20 novembre 2023.
Il a ajouté : « Le Chef de l’État a donné un certain nombre d’instructions…le Gouvernement a fait tout ce que le Chef de l’État a demandé… Parmi les instructions que le Chef de l’État a données, il était question de dire qu’à partir de tel mois, nous pouvons commencer à payer telle chose. Mais c’est ce qu’on a fait ! Sauf que le Chef de l’État n’a pas dit que ça doit finir à tel moment. Il a dit que vous commencez à tel mois. Beaucoup d’enseignants ayant vu cela, ils ont été au courant de notre plan de travail, de notre plan d’amortissement, d’apurement, certains ont estimé que ça va durer. En septembre 2025 c’est trop loin ont-ils dit, je peux comprendre cela surtout de la part de ceux qui n’avaient pas encore perçu ce qui leur était dû.»
Les représentants des mouvements OTS, OTA et du Syndicat des enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) ont maintenu leur appel à la grève pour le 27 novembre 2023, arguant que le montant alloué ne répond qu’en partie à leurs exigences.
Dans leur communication, ils soulignent que le paiement d’une dette accumulée ne peut être considéré comme une faveur, ni comme une action suffisante pour résoudre la situation. Les enseignants insistent sur leurs revendications clés : un statut spécial permettant une évolution de carrière, une révision salariale, des primes spécifiques, ainsi que la régularisation des arriérés cumulés.
Cependant, malgré les réunions de concertation organisées par le gouvernement, le dialogue peine à aboutir à une solution définitive. Une récente rencontre entre une délégation syndicale et les autorités, au secrétariat général de la présidence de la République, a abouti à une demande : la production d’un statut spécial consensuel par les enseignants eux-mêmes.
Cette impasse prolongée maintient un climat tendu dans les écoles. Les enseignants affirment que seul le règlement de l’ensemble de leurs revendications pourra ramener le calme dans les établissements scolaires.
Alors que le gouvernement a pris des mesures pour répondre partiellement aux doléances des enseignants, ces derniers restent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à ce que leurs revendications soient pleinement prises en compte.
Source : Actucameroun