[Politique ]Prison de Mbalmayo, un militant du Mrc entre la vie et la mort
Selon une correspondance parvenue à notre rédaction, le militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun Alex Siewe subit un traitement dégradant dans cette prison. Si on s’en tient à la correspondance dont nous avons eu connaissance, Eric Siewe devait être détenu à la prison de Kondengui de Yaoundé. La raison étant qu’il a été arrêté au domicile d’Albert Dzongang le 26 janvier 2019 à Douala. Il a été arrêté en même temps que Maurice Kamto dans le cadre des marches dites blanches. Ces marches avaient été organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) pour contester entre autres les résultats de l’élection présidentielle, le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 au Cameroun. Eric Siewe après un passage à la police judiciaire à Douala, a été transféré tout comme les Kamto et Dzongang à Yaoundé. Une fois dans la capitale, il a été placé en détention provisoire à la Prison Centrale de Kondengui. «Quelques mois plus tard, il est enlevé une première fois et emmené au GSO (une unité de police spécialisée dans les opérations « coup de poing », commando, anti commando contre les individus dangereux ou les bandes organisées de malfaiteurs) pour avoir porté un tee-shirt à l’effigie de l’équipe nationale de football, avec au dos l’inscription «le jour dit», peut-on lire dans la correspondance dont l’auteur anonyme fait usage du pseudonyme Jean Bonheur Résistant. Eric Siewe n’a donc pas bénéficié d’un arrêt de poursuites tel qu’ordonné par le Président Paul Biya qui a fait libérer Maurice Kamto et des militants du Mrc. «Concernant le groupe de mots «Le Jour dit», Il s’agit d’une référence ironique à la promesse du Président de la République de faire organiser la Coupe d’Afrique des Nations le jour dit. Il sera sévèrement battu pendant des heures. Après quelques jours et une alerte lancée par ses conseils il est ramené à la prison centrale. Le 22 juillet il observe comme tous les prisonniers présents dans la cour centrale de la prison les codétenus qui manifestent par des chants et des danses contre leurs conditions de détention et la durée de celle-ci dans l’attente d’un procès. Il retourne dans ses quartiers dans l’après-midi…C’est là aussi, qu’en pleine nuit alors qu’il revient des toilettes, on l’arrête en l’accusant d’être un émeutier», peut-on lire dans la correspondance. C’est donc après l’évènement suscité, qu’il est envoyé à la prison de Mbalmayo. Pourtant son mandat de détention provisoire indique qu’il doit être à Yaoundé. «Quelques semaines à peine plus tard, à l’issue d’un simulacre de procès, il est condamné à deux ans de prison pour mutinerie. Le mandat d’incarcération aussi prévoit qu’il effectue sa peine à Kondengui. On le maintient à Mbalmayo. Il fait appel. Pendant des mois rien n’avance…Après quelques temps d’accalmie le harcèlement, la torture et les intimidations ont repris…L’affaire passe enfin devant la Cour d’appel du Centre. Mais le personnel de la prison demande à Eric SIEWE de payer pour être extrait et présenté au juge ! La prochaine audience a lieu le 27 janvier 2020. Toute la semaine Eric a souffert entre les mains de ses geôliers…Après l’isolement, on l’a transféré dans le pire secteur de la prison. Le régisseur de la prison n’a toujours pas réagi après deux demandes d’audience déposées par Eric», peut-on lire dans la correspondance. On apprend par ailleurs, que le militant du Mrc ne peut pas communiquer avec l’extérieur. «Il faut venir sur place pour pouvoir lui parler. A plus d’une heure de route de Yaoundé, de l’endroit où il doit être jugé, à des centaines de kilomètres de sa famille et ses amis», peut-on lire dans le document.