Paul biya : la faillite tranquille , 38 ans de flamme et de fumée

Par Saint Eloi Bidoung Que sont devenus les mots qui ont embrasé la quotte d’amour du Président en 1982 ? La rigueur, la moralisation, la démocratie, la paix, la sécurité, le progrès, la prospérité et les libertés ? Trente-huit bougies allumées pour éclairer, devenues des brasiers ravageurs. Il y a des images, des symboles, qu’il vaut mieux ne pas choisir pour se faire identifier. Le choix de la flamme en 1985 à Bamenda comme emblème du (RDPC) était prémonitoire. A travers cet emblème, le parti des flammes venait de nous donner son programme. Le départ du feu était imminent. Le livre de Jacques le fameux Ndongo avait pour titre « Paul Biya : « L’incarnation de la rigueur ». D’ailleurs, le livre est aujourd’hui introuvable, au point de devenir l’ouvrage le plus rare au Cameroun. Selon certaines sources, son érudit auteur n’en parle plus et ne se reconnait plus dans cette œuvre pourtant si chantée et si vantée à l’époque. Quinze années plus tard, le Cameroun arrache le tableau d’honneur du pays le plus corrompu au monde, place qu’il défend avec hargne depuis plusieurs années. La rigueur annoncée et magnifiée avait subi les rigueurs du temps et de l’usure du pouvoir. La moralisation s’était démoralisée face à la réalité. L’homme qui fût présenté et déifié comme « L’incarnation de la rigueur » n’est plus que l’ombre du 6 novembre 1982. Economie en braise : de la récession au marasme Le bilan est pathétique, lourd et éloquent en dégâts matériels. Tout est passé sous la bourrasque des flammes incandescentes du feu de l’emblème du RDPC : (Fogape), (Sotuc) ; (Mideviv), (Fodic) ont été totalement calcinés. Carbonisées aussi, (Regifercam), Cameroon Airlines, (Camship), la Société camerounaise de tabac (Sct), (ONCPB), la SODINCAM, la BIAO, La Cameroun Bank, le crédit Agricole du Cameroun, la (Bcd). Dans les cendres, (Fonader), la Société des sacheries du Cameroun (Ssc), dans un amas de ferraille, (Camsuco), (Scb) admise en chirurgie ortho-faciale de restructuration, le Spectacle effroyable de l’incendie qui a consumé (Alucam), (Lonacam). Combien d’entreprises sont parties en fumée ? Le bilan est encore difficile à clôturer à ce jour. Les flammes n’ont d’ailleurs pas encore été circonscrites, le feu couve sous la cendre dans plusieurs entreprises d’Etat et du secteur privé. Quelques biens retirés des flammes, en lambeaux, calcinés en grandes parties. (Labogénie), (Socapalm), (Cicam), (Camtainer), (Snec), plus endommagée par l’eau des pompiers que par les flammes de l’incendie ; la (Sonel) n’a pas pu être sauvée pour cause d’obscurité. La (Sodecoton) a été défigurée par les flammes ; des opérations de chirurgies esthétiques sont engagées. Le feu couve à (Cimencam), (Camtel), (SONARA) partiellement brûlées par les flammes de la concurrence. Les pompiers sont encore arrivés en retard ; l’incendie de La corruption a ravagé la police. Le corps judiciaire rôti sous les flammes de la corruption. La douane, s’est embrasée, les chiffres ne sont qu’un écran de fumée. Derrière, vous n’y verrez que du feu ! Rigueur et moralisation : Vigueur et normalisation de la gabegie La politique de la « Rigueur et de la moralisation » fût fatale aux fleurons intellectuels du Cameroun qui tombèrent un à un comme dans un effroyable cataclysme. Le très intelligent Jacques « Fameux » Ndongo, auteur de « Paul Biya : l’incarnation de la rigueur» n’avait pas prévu la montée en puissance des sports favoris des camerounais : vol, détournent. Le pire allait arriver quelques années plus tard, quand « Paul Biya : l’incarnation de la rigueur », rappela qu’il était l’incarnation de la rigueur. Malheureusement, il était trop tard et les dégâts sont spectaculaires, un gouvernement en prison. Premiers ministres, ministres d’Etat, ministres ; secrétaires généraux de la présidence et secrétaires d’Etat, Directeurs Généraux, majors de l’Enam, des experts en administration publique, des professeurs de droit et des imminents économistes. De tous ses proches collaborateurs, personne n’a compris ce que Paul Biya entendait par « Rigueur et moralisation ». Démocratisation : l’oppression des vieux démons Paul Biya souhaita que l’on se souvienne de lui comme l’homme qui a apporté la démocratie au Cameroun. Quand un Président de l’Assemblée nationale trafique les résultats d’un scrutin ou ordonne de brûler les pancartes d’un parti d’opposition qui a tous les droits pour se déployer, on est en face de vieux démons. Quand des partis d’oppositions ont pour programmes politiques des incendies et des casses, est-ce le fait de Paul Biya ? Si au RDPC on forme les listes de candidatures avec des billets de banque. Si les sous-préfets bourrent les urnes, ce n’est pas sur ordre de Paul Biya. En apportant la démocratie, il n’avait jamais dit que les sous-préfets interdiront les manifestations de certains partis et autoriseront celles d’autres formations politiques. Le regret est que, ces personnalités proches du Président, sont les mêmes qui détournent les fonds publics destinés aux projets de développement, influencent à coups de millions, l’admission de leurs enfants dans les écoles. Cela n’était pas écrit dans « Pour le libéralisme communautaire ». Ce livre, qui a disparu des bibliothèques ; Pourtant, il devrait être la « Bible » du pouvoir de Paul Biya, celui qui devait inspirer ses créatures dans leurs responsabilités. Très peu ont lu « Pour le libéralisme communautaire ». Très peu l’ont compris. Très peu peuvent appliquer la pensée de Paul Biya contenue dans ce livre. Le Président Barak Obama a lu ce livre, il l’a compris et a gouverné l’Amérique pendant 8 ans avec les idées de Paul Biya. Au moment où il quittait le pouvoir, l’Amérique était une sociale-démocra-te, le Cameroun prenait le virage à 180 degré vers la dictature ; l’Amérique baignait dans la prospérité, le Cameroun était inscrit au tableau d’honneur de la mal gouvernance avec la mention de « Pays Pauvre Très Endetté » A se demander si c’est vraiment Paul Biya l’auteur, si non l’a-t-il seulement lu ? That is the question. 6 novembre 1982 – 6 novembre 2020 : 38 ans de prison ferme La prison, Paul Biya y vit, il a perdu le respect de tous et de tout, ses décrets, ses circulaires, ses discours, ses circulaires au RDPC, chacun agit pour ses intérêts et pour les bénéfices de sa loge ésotérique. Les décisions du Président national, font l’objet de mépris chez les élites du parti. Dans le Gouvernement, les ministres bradent tout. Une guerre éclate dans l’Extrême-nord, déclenchée par des fous d’Allah et autres coupeurs de routes, des hauts gradés de l’Armée ouvrent des comptoirs de trafics et de détournements en gros et en détail, leurs caporaux violent des filles et tuent des femmes. Une autre guerre, savamment organisée par les stratèges du chaos (K.O debout) qui l’entourent, éclate dans le Cameroun anglophone. Voilà que ses proches collaborateurs attisent le feu pour que ça dure. Avec autant de peines, Paul Biya a raison de se cacher, de vivre perclus et reclus au palais et de faire le mort depuis plus de six mois. S’en sortira-t-il « OK » ? Qui nous délivrera de cet enfer ? Combien de temps serons-nous encore dans la flamme et la fumée ? Les pompiers arriveront-ils encore en retard ? Nous brûlons de le savoir depuis 38 ans. Paul Biya Yes You Can.


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