Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest l’insécurité persiste, difficile dans ce cas de procéder à une nouvelle élection comme les élections forcées de 2018 et 2020. A Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest Cameroun, les fusillades sont devenues banales. Difficile de faire une semaine ici, sans que l’on n’enregistre un mort ou alors des enlèvements. Cela est vrai avec un inspecteur de police tué ce mardi 1er septembre 2020 dans une embuscade tendue par des ambazoniens. Plusieurs routes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont contrôlées par les Amba-boys. Plus pathétique, il ne fait pas bon perdre un proche ces derniers temps. C’est dans ce contexte d’insécurité que deux élections sont organisées. Notamment, la présidentielle en octobre 2018 et les municipales et législatives en février 2020. Une grosse provocation, pour reprendre les termes de certains cadres du Sdf. Le parti de Fru Ndi est aujourd’hui persona non grata dans son propre bastion. Difficile de battre campagne ici, car les candidats étaient tout le temps attaqués et leurs propriétés vandalisées. Indicateurs Même l’annulation par la Cour constitutionnelle et la reprise du scrutin dans certaines circonscriptions, n’a pas permis l’élection de personnes susceptibles de ramener la paix dans ces régions. Et depuis lors, seuls quelques téméraires habitent leurs circonscriptions politiques, car beaucoup sont en ’exil, comme les cadres de l’administration publique. En voyant le mauvais vent tourner, ces derniers avaient exilé leurs familles dans les régions francophones. D’après Le Jour, ce sont donc ces conseillers mal élus qui seront appelés, dans un temps relativement imminent, au regard des indicateurs d’agitation, à choisir les conseillers régionaux. Agrippés sur des réclamations corporatistes, les sécessionnistes n’ont cessé de réclamer la partition du pays et mènent une guerre d’usure avec des armes artisanales, contre « la République du Cameroun », qu’ils considèrent comme une force d’occupation. Red Dragons Les villes mortes qu’ils ont réussi à imposer sur ces régions, malgré la terreur, est la preuve qu’ils ont de l’influence. La multiplication des mouvements armés depuis 2017 (Lebialem fighters, Bui warriors, Red Dragons, Amba-Boys, Vipers, Seven Karta,…), a fait grimper le nombre de morts. En 2018-2019, on a compté officiellement plus de 160 morts parmi les forces de sécurité et plus de 400 civils tués. Comment tenir une nouvelle élection dans ce cas ?
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