Aimé Cyprien Olinga, président du front démocratique révolutionnaire. « Le droit à la vie est un des droits fondamentaux de la personne humaine. Il n’est ni aliénable, ni négociable. Nous sommes donc stupéfaits de constater que les dirigeants actuels de notre pays aient réussi l’exploit de le banaliser au point de vouloir toujours organiser des consultations électorales dans un contexte où la guerre fait rage dans le Nord-ouest et le Sud-ouest et notre système électoral verrouillé et querellé. La préoccupation majeure du F.D.R«Front Démocratique Révolutionnaire» du Cameroun, notre parti politique dans une telle situation est de se demander quel est le degré de crédibilité que l’on peut accorder à ce type d’élections ? Et la réponse à notre avis est évidente : Aucune ! Un grand penseur affirmait en son temps que : « Ce qui se fait pour vous sans vous est contre vous ». Les mascarades électorales organisées au Cameroun ces dernières années notamment le 07 octobre 2018 et le 09 février 2020 nous confortent dans notre constat que ceux qui nous dirigent ont décidé de valider une partition de notre pays. Ces « élections » qui ont été organisées sans la participation des populations de ces deux régions montrent clairement la pertinence des revendications des populations anglophones qui estiment qu’elles sont marginalisées. Dans le contexte actuel où il est établi que la sécurité n’est pas encore rétablie dans les régions anglophones, organiser de nouvelles élections fussent-elles régionales nous semble hasardeux et dénué de bon sens. Le F.D.R réitère que le régime au pouvoir dans notre pays depuis 38 ans gagnerait préalablement à résoudre par le dialogue la crise à l’origine de la guerre actuelle au Noso et la réforme consensuelle du système électoral. Toute démarche contraire provoquera inéluctablement la colère du peuple camerounais et pourrait sonner le glas pour ce régime arrogant et autiste. Étant donné que les chefs ont été tués par le passé dans le cadre de ce conflit et que la guerre continue de sévir, il ne serait pas intelligent pour les chefs traditionnels et les populations de prendre le risque d’y retourner avant la fin effective des hostilités. Le F.D.R d’ailleurs à cet effet demande à ces chefs traditionnels et à leurs populations d’exiger au PM Dion Ngute, au Minât Paul Atanga Nji, au Minesec et à tous les membres du gouvernement, les parlementaires, les maires… bref à toutes les élites politico-administratives de ces deux régions pourquoi pas des autres régions d’aller passer chacun 30 jours de congé sans escortes militaires dans leurs villages respectifs. Ainsi, ces populations et leurs chefs auront la certitude que la sécurité aura été rétablie et pourront donc à leur tour suivre leur exemple. A défaut de cette initiative, qu’ils ne prennent aucun risque. Car ils auront la preuve irréfutable que leur sécurité est désormais garantie. Ce qui n’est pas le cas dans le contexte actuel.Pour comprendre les raisons pour lesquelles le gouvernement a toujours organisé les « élections » dans un contexte aussi délétère il faut savoir : Que les élections au Cameroun depuis le retour au multipartisme ne sont rien d’autre que des parodies de scrutins sans la moindre transparence ni équité et sont simplement destinées à faire croire à la communauté internationale que le Cameroun est une démocratie et que les dirigeants camerounais sont en place par la volonté du peuple qui les aurait élus. Alors qu’en réalité, ils ne sont que des imposteurs sans légitimité qui se maintiennent aux affaires par les fraudes électorales favorisées par un processus et un organe (ELECAM) taillés sur mesure pour les besoins de la cause. D’où notre exigence de la réforme consensuelle de ce système électoral. La deuxième raison pour comprendre leur attitude est la nature néocoloniale du régime qu’ils incarnent et qui se caractérise par l’arrogance, la répression, la corruption, le clientélisme et le népotisme qui les rendent autistes, insensibles aux préoccupations et desiderata des populations à qui ils imposent leur volonté par la terreur. Dans un tel schéma institutionnel, les citoyens sont transformés purement et simplement en esclaves et les dirigeants en seigneurs sans obligation de reddition des comptes. Les révolutionnaires disent que cela ne peut continuer indéfiniment et qu’il est temps que cela s’arrête. Nous ne pouvons pas terminer notre propos sans une fois de plus lancer l’appel à la mobilisation citoyenne pour qu’à la convocation du corps électoral pour les régionales sans le retour préalable de la paix au Noso et sans la réforme consensuelle du système électoral, que ces citoyens puissent manifester pacifiquement dans tout le pays pour faire entendre raison à nos dirigeants ».
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