Sur demande des députés, le Minrex a dû s’expliquer sur la gestion par le gouvernement des discours des pays étrangers qui portent atteinte à la souveraineté du Cameroun. La première séance des questions orales de la 10eme législature a eu la particularité d’être spécialement axée sur l’image du Cameroun à l’étranger. Trois questions ont de fait été adressées par les députées au ministre des Relations Extérieures. Des interrogations qui traduisent un ras-le-bol au sein de la Représentation nationale. Concrètement, la députée du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), Rolande Ngo Issi a interpellé le Minrex sur la riposte du gouvernement face aux condamnations multiples venant des grandes puissances, «l’on assiste de plus en plus à l’interférence des parlementaires de certains pays étrangers dans les affaires intérieures de notre pays, avec des propos pratiquement injurieux à l’endroit de notre pays et du gouvernement…Ceci m’amène à vous poser la question de savoir, que font vos diplomates si nombreux dans nos ambassades à l’étranger, qu’envisage le gouvernement face à ces actions récurrentes visant à tenir l’image du Cameroun et à porter atteinte à sa stabilité ?», a-t-elle questionné vendredi dernier. Une interrogation à laquelle font écho les deux questions des parlementaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). «La situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest nous donne à tous l’occasion de faire’ le constat d’attaques et de déclarations incompréhensibles sur notre pays dans certaines institutions ot médias étrangers. Qu’est-ce qui se passe avec le Cameroun Monsieur le ministre ? Pourquoi des pays dit amis ont des propos durs, des jugements si hâtifs, des préjugés sur notre pays ?», a déclaré l’honorable Mariam Goni. «Qu’attend le gouvernement pour réagir et rappeler à ces pays le nécessaire respect de notre pays et des règles diplomatiques ?», demande l’honorable Joanna Ebangha épouse Agbor Ntui. Agenda caché Face à cette avalanche de questions relatives à la diplomatie du Cameroun, le Minrex, représenté par Felix Mbayu, ministre délégué auprès du Minrex chargé de la coopération avec le Commonwealth, brandit la tenue d’un agenda caché. Selon ce membre- du gouvernement, les remarques des «pays amis» sur le Cameroun relève des convoitises. «La réponse première est que lo Cameroun concentre de nombreux intérêts qui attirent les convoitses qui, elles même tirent leurs sources de dynamiques souvent inimaginables. S’agissant spécifiquement de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. . .elle s’est muée fin 2017 en conflits armés entraînant des regards des acteurs internationaux sur révolution de cette crise. Ces derniers qui de façon globale encouragent le gouvernement pour la résolution définitive de cette crise, ne manquent pas parfois de s’impliquer dans la situation qui prévaut dans notre pays d’une manière qui ne correspond pas toujours aux canons de la diplomatie et avec des agendas cachés pour certains». Un commentaire qui remet en mémoire les différentes Sorties, de l’Ambassade des Etats-Unis au Cameroun, des membres du Congrès américain ou encore des députés et des membres de l’Exécutif français. Riposte Alors que -les députés tendent à penser que le gouvernement reste amorphe face à ces «attaques», Felix Mbayu joue la carte de la diplomatie. Pour ce dernier, des actions officielles et officieuses ont été menées par le Cameroun dans le but de désamorcer cette crise II liste notamment les convocations des ambassadeurs de ces pays, des têtes à têtes avec les partenaires du Cameroun… «La position de notre pays vis-à-vis des attaques est restée ferme et a contribué à infléchir les démarches’ parfois sournoises amorcées pai nos «AMIS». Des échanges épistolaires à travers des notes verbales ( adressées aux chanceliers des pays amis lorsque leurs prises de position heurtent manifestement notre souveraineté nationale, la convocation des ambassadeurs de ces Etat.. .l’organisation d’échanges directes avec les partenaires on vue de présenter la situation sécuritaire, de rétablir les faits et de dénoncer les ingérences .la saisine de nos ambassades accréditées dans ces pays à l’effet d’informer les gouvernements et l’opinion publique de ces pays pour exprimer la désapprobation…». C’est la deuxième fois en moins de deux mois que les parlementaires se prononcent sur la mauvaise presse dont est victime le Cameroun. La dernière fois, cela a pris la forme d’un courrier adressé au président du pays de l’Oncle Sam, Joe Biden. C’était en février 2021.
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