Conscients que le père de la Nation pourrait abandonner le pouvoir à tout moment, ses créatures viennent de s’engager dans une sorte de course vers le fauteuil présidentiel. Qui gagnera la bataille ? La question reste ouverte. Guerre de succession. Il n’ ya que dans un pays comme le Cameroun qu’on peut assister à ce genre de situation, alors que tout semble réglé par des textes non écrits. Pourtant, à l’évidence, personne n’ose parler haut de ses ambitions à convoiter le fauteuil présidentiel. Mais, dans leurs officines privées, ces dauphins putatifs mijotent des stratégies d’accaparement du pouvoir après Paul Biya. Seulement, le père de la nation n’a encore rien dit. Tout au plus, il regarde le mauvais film qu’on joue à son nez et à sa barbe. Mais pour ceux qui le connaissent bien, sa position est connue. En démocratie, le mot dauphin sonne très mal. Tout comme, il a toujours indiqué qu’il souhaite qu’on retienne de lui, celui qui a apporté au Cameroun, la démocratie et la prospérité. Traduction claire : Paul Biya ne viendra pas soutenir un quelconque candidat à .une éventuelle élection présidentielle. Et donc au cas où il décidait de ne plus se représenter à la présidentielle de 2025, il ne lui viendra jamais à l’idée de soutenir un candidat. La grande guerre En mondovision aujourd’hui, les clans se dressent en ordre de bataille. Les déchirures sont visibles. Le gouvernement est devenu un ring de boxe où les arbitres n’arrivent plus à compter les coups en dessous de la ceinture. L’affaire de la gestion des fonds Covid-19 destinés à la riposte contre cette pandémie vient encore de mettre à nue ces déchirures de plus en plus visibles. Sauf que le président a décidé de siffler la fin de la récréation. Les protagonistes Illustration de cette nouvelle donne, les mésententes devenues notoires entre le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand NgohNgoh et le Premier ministre chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute. Si l’un se croit investi de la proximité d’avec le chef, l’autre n’entend pas rester un dindon de la farce et veut bien être le chef du gouvernement. Conséquence, des coups passent partout même au dessus de la ceinture, on peut craindre pour la bonne marche des affaires de la République. Toujours s’agissant de la gestion des fonds Covid-19, l’on se souvient de la passe d’armes entre le même Ferdinand NgohNgoh et l’un des dinosaures du gouvernement, à savoir le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Laurent Esso. Alors que le Sg/Pr répercutait les hautes instructions du chef de l’Etat, Laurent Esso exigeait des pièces pour mettre la machine judiciaire en marche. Que voulait-il démontrer à ce sujet ? Remettre en doute les instructions du président de la République ou alors, démontrer à ce proche collaborateur du chef de l’Etat qu’il n’avait pas d’ordre à re cevoir de lui. En tout cas, pour certains observateurs, il y a là matière à considérer cette bravade comme une insubordination. Surtout que parmi les noms de ceux que l’opinion a souvent prêté des intentions d’occuper la fonction présidentielle, figure en bonne place le nom de Laurent Esso. L’assume-t-il ? Il n’en fait jamais cas, ni en privé, ni en public. Mais il reste que Laurent Esso reste un de ces dauphins de Paul Biya respecté et bien craint et qui traine derrière Jui, une bonne frange d’obligés prêts à l’accompagner à la bataille finale. Ce n’est donc pas quelqu’un à négliger. Les clans Dans la même foulée, le clan Bulu, de l’ethnie du président de la République ne démord pas à conserver le pouvoir. Ses ballons de baudruches balancés dans l’opinion ne sont pas à négliger. Il aura fallu qu’un lugubre mouvement des frankistes sorte de nulle part pour qu’on mette à nue la supposée candidature de Jacques FameNdongo pour la présidentielle de 2025. Il a beau nier, de nombreux observateurs, indiquent sous cape, qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Mais que dire donc des proches de Badjicka Ahidjo, le fils de l’ancien président de la République, propulsé lui aussi dans cette campagne pour la succession de l’actuel chef de l’Etat. Après le mouvement de «10 millions de Nordistes» rapidement interdit d’activité par le ministre de l’Administration territoriale et qui remet au goût du jour l’axe Nord-Sud non écrit de la dévolution du pouvoir au Cameroun. Que dire donc des partis politiques de l’opposition ? Difficile à dire. Force est de constater que les alliances se font même au sein du gouvernement et les affres sont de plus en plus perceptibles dans l’opinion. Qui vivra verra. Seulement, c’est la gestion des affaires de la République qui prend un sérieux coup.
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