Ils doivent améliorer leurs conditions de vie. Les populations de la région de l’Extrême-Nord ont hâte de voir à l’œuvre leurs députés. Elus le 09 février 2020, ils viennent d’entamer la première session du mandat de la 10e législature. A l’Assemblée nationale où ils se trouvent depuis le 10 mars dernier, ils portent sur leurs épaules, l’espoir d’une région où l’amélioration des conditions de vie des populations est une urgence absolue. Les députés sont donc attendus sur plusieurs chantiers. Dans le département du Diamaré, les populations n’entendent pas accorder d’état de grâce à leurs représentants au Palais de verres de Ngoa-Ekellé. Elles veulent, le plus tôt possible, une amélioration de leurs conditions de vie. Ceci à travers la réalisation des projets concrets à impact réel. Pour Moussa Abba, les cinq députés du Diamaré doivent s’occuper primordialement des problèmes des routes pour désenclaver certaines localités. «D’abord le problème des routes. C’est le principal. La route Maroua-Bogo. Car comme le dit l’adage, «là où la route passe, le développement suit». Il faut que les députés secouent le gouvernement pour qu’il se penche sur ce problème. L’autre attente concerne la construction des infrastructures scolaires. Vous savez que les écoles manquent des salles de classe, des tables bancs, mais aussi des enseignants. Nous attendons des députés qu’ils mouillent réellement le maillot en frappant à toutes les portes où ils peuvent obtenir des projets ou autres réalisations au profit des populations». Les populations entendent désormais exiger de leurs députés, les comptes rendus parlementaires, mais aussi la réalisation effective des micros-projets avec l’enveloppe, toutes taxes comprises, de 8 millions de Fcfa allouée chaque année par l’Assemblée Nationale à chaque député. «Au-delà de leurs trois grandes fonctions : légiférer, contrôler l’action de l’exécutif et allouer les ressources financières au pouvoir exécutif (fonction budgétaire), nos députés doivent être des élus de proximité. Les intérêts de tous les secteurs de la société doivent être pris en compte dans les politiques adoptées. Aussi, ces élus sont-ils tenus de veiller à ce que les politiques adoptées soient efficacement mises en œuvre. De la dixième législature, nous attendons des hommes de terrain et non de bureau et d’hôtel uniquement. Ils doivent être prêts à prendre le pouls de la population, écouter ses doléances, et comprendre ses aspirations. Grosso modo, ils doivent impulser une nouvelle dynamique pour l’amélioration des conditions de vie des populations», espère Boubakari Ndjîdda. Le doctorant à l’université de Maroua en droit privé attend des députés qu’ils soient des véritables acteurs du développement. «Les occupants de l’hémicycle de Ngoa-Ekelle doivent se muer en piston de développement. A cet effet, ils devront jouer un rôle crucial dans la création d’un environnement propice à la santé, à l’éducation pour tous et de qualité, à l’autosuffisançe alimentaire et surtout à la création des emplois. Députés de la nation, les parlementaires ne doivent pas perdre de vue qu’ils ont été élus au niveau local. Ainsi, ils sont appelés à être au chevet de leurs électeurs», rappelle-t-il aux élus de la nation. Si dans le Diamaré, les populations se montrent exigeantes, celles des autres départements n’en demandent pas moins. Porter les préoccupations des populations auprès des institutions gouvernementales, en faire un débat au parlement et voter les lois d’intérêt commun, sont entre autres missions attendues des nouveaux élus de la nation. Dans le département du Logone et Chari, la pression des populations va s’exercer sur les députés afin qu’ils lèvent les goulots d’étranglement qui freinent les travaux de reconstruction de la route Mora-Dabanga-Kousseri. Préoccupation similaire pour les populations du Mayo-Sava qui attendent impatiemment la fin des travaux de reconstruction de la route Maroua- Mora. Quant aux populations du Mayo-Danay, elles attendent voir les députés se pencher sur le problème de chômage des jeunes. Ce fléau social entraîne des conséquences fâcheuses sur le comportement des jeunes. La lutte contre le chômage des jeunes et la concrétisation des promesses électorales en actes sont entre autres attentes majeures. Dans le département du Mayo-Danay, outre les réalisations individuelles des députés dans leurs circonscriptions politiques respectives, ils sont attendus pour porter le plaidoyer d’intérêt commun. Dans ce registre, les élus de la nation devront peser de leur poids pour le suivi de la construction du pont qui va relier la ville de Yagoua au Cameroun à celle de Bongor au Tchad. Ce projet intégrateur facilitera la circulation en direction des deux villes. Dans la ribambelle des attentes à l’endroit des députés, les populations du Mayo-Tsanaga placent au cœur de leurs attentes, le problème de l’insécurité. Meurtries ces derniers mois par les attaques à répétition de Boko Haram, elles comptent sur leurs députés pour poser leurs doléances à l’Assemblée nationale. «J’attends que les députés soient capables de porter haut les cris de détresses des populations. Par exemple dans le Mayo-Moskota, les populations ne dorment plus dans leurs maisons à cause de Boko Haram. Mais jamais un député de chez nous n’a parlé de ce problème à l’Assemblée Nationale. Que nos représentants puissent porter ce problème. Cela va entraîner la question des écoles fermées, des centres de santé fermés et des dizaines des villages abandonnés. Qu’ils soient des députés plus proches des populations et manifestent leur volonté de transformer leurs conditions de vie», recommande Malarna Hi chai, habitant de Mayo-Moskota.
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