Lire ci-dessous, l’analyse du journaliste camerounais Thiéry Gervais Gango. A la suite du deuxième report de l’élection du chef de l’exécutif communal de Bangangté (département du Ndé – Région de l’Ouest Cameroun), quelques amuseurs publics, néophytes du fonctionnement du Rdpc, avaient promis le purgatoire au sieur Eric Niat, régulièrement investi par son parti pour être le prochain maire de la ville mais coupable aux yeux de certains d’être le fils de son père. Un aîné, fils de l’un des protagonistes tapis dans l’ombre des rivalités dans le Ndé, soutenait même, avec insistance, que le candidat investi ravalerait ses ambitions et jèterait l’éponge sous la pression de conseillers réveillés sur le tard ou encore de quelques goguenards que leurs maîtres et maîtresse avaient juchés sur des bendskins brinquebalantes le jour prévu pour le vote. L’idée étant d’essayer de faire foule en agitant la menace populaire. Comme si le parti-Etat Rdpc pouvait avoir cure de badauds qui, d’ordinaire, nourrissent, pour la plupart et au fond d’eux, une aversion pour le parti au pouvoir. Dans un mélange de genre ahurissant, convoquant des arguments spécieux, faisant comme si le Cameroun avait inventé la relève des ascendants par les descendants en politique comme dans les industries ou encore dans le monde des arts par exemple, ces amuseurs publics ont essayé de modifier le fonctionnement stalinien d’une machine froide en rêvant que le Rdpc pouvait se dedire après l’investiture de Eric Niat. Datée du 12 mai dernier, une correspondance du chef de la délégation permanente du Rdpc dans le Ndé (voir document ci-joint) vient rappeler au clan des frondeurs la froideur d’un parti qui les broyerait s’il ne s’avisaient pas à rentrer dans les rangs. Et, à défaut de la boucler, de prendre le large. Après s’être bombés le torse, on attend donc de voir si les chevaliers solitaires d’hier auront le courage d’aller au bout de leur logique suicidaire en prenant par exemple le risque de se mettre à dos l’establishment d’un parti dont ils sont des créatures en tous points de vue. Que serait par exemple Mme Ketcha Courtès sans l’escalier en colimaçon du parti-État par lequel elle est sortie des jupons de la bête politique que fut Françoise Foning et qui devrait l’inspirer aujourd’hui plus qu’hier ? Dans le clan dont on dit qu’elle est la tête de proue, celui des « indisciplinés de Bangangté », on compte aussi des hommes d’affaires auxquels il faut peut-être dire qu’un petit redressement fiscal pourrait leur rappeler de « petites négligences » passées et qui ont contribué à grossir leur patrimoine. Il est curieux que depuis la correspondance de M. Clobert Tchatat au préfet du Ndé, l’on n’ait pas entendu l’une des patronnes politiques du département, pourtant citée plusieurs fois comme celle qui tirait les ficelles dans l’ombre. Tout comme on ne se souvient pas qu’elle ait parlé, agi ou oeuvré ardemment pour dissiper les doutes et promouvoir l’apaisement et le respect alors qu’elle était ouvertement accusée de défier la stature de la deuxième personnalité du pays. Le 19 mai prochain, veille de la fête de l’unité et jour probable de l’élection du maire de Bangangté, on attend donc de voir si les frondeurs en auront suffisamment dans le froc ou si, sonnés par la prise de position officielle de la hiérarchie du parti, ils se soumettrons au principe du vote à l’unanimité qui est la règle au sein du parti inique. En tout état de cause, l’affaire ne sera pas sans suite. Et les prochains actes du président national du Rdpc, président de la République, risquent de rappeler à certains que Paul Biya ne supporte pas le manque de respect et qu’il connaît Marcel Niat Njifendi alors que certain(e)s couraient encore sans caleçon sous la pluie… TGG
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