Double scrutin- denis omgba ‹‹le boycott doit être intégré dans l'analyse››
À la suite du double scrutin du 09 Février 2020, les commentaires continuent. En attendant, les chiffres officiels d’Elections Cameroon, chacun cherche à justifier le faible taux de participation qui est nettement inférieur à celui de la présidentielle 2018. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce fort taux d’abstention. L’analyste politique, Denis Omgba en a évoqué quelques. Selon lui, dans plus de la moitié des circonscriptions municipales, le RDPC, le parti présidentiel, était seul en compétition. Le RDPC a compéti avec une avance de 100 députés. Les personnes proches des autres partis peuvent être tentées de ne pas aller voter. Et de poursuivre «soit les partis politiques ont présenté des candidats contestés à la base, soit qui ont déjà mis long, et qui ne rassemblaient plus l’assentiment des populations. On a vu le RDPC publier une circulaire qui recadrait les conditions d’élection et de désignation des candidats. Je ne sais pas si elles ont été fondamentalement respectées, mais on a vu les mêmes candidats revenir. Et les populations ont boudé argue». L’appel au boycott, lancé par certains partis politiques notamment le MRC a aussi été évoqué. «Certains partis politiques, pour des raisons qui leurs sont propres, ont fait appel au boycott. Même si cela n’a pas été suivi dans l’ensemble, cela doit être intégré dans l’analyse», a reconnu l’enseignant en stratégies de communication qui n’a pas omis l’absence parfois de projets de société de certains partis de l’opposition. «Il est anormal, comme on l’a vu lors de ces élections locales, que des candidats brandissent le bilan du Président Paul Biya, au lieu de brandir leur propre bilan ou de se présenter eux-mêmes. Ces choses ne rassurent pas les populations, qui peuvent se dire, « pourquoi aller voter quelqu’un que je ne connais pas alors que j’ai voté Paul Biya quelques temps avant »», décrie-t-il avant de conclure par des recommandations qui consisteraient à une révision consensuelle du Code Electoral et l’éducation des populations pour les amener à voter.