Dialogue national : voici les conditions du sdf

Le principal parti de l’opposition au Parlement camerounais, le Social Democratic Front (SDF), a exigé dans un communiqué une « amnistie générale » des détenus liés à la crise séparatiste de l’ouest anglophone et « un cessez-le-feu » avant de participer au « grand dialogue national » proposé par le président Paul Biya. Lors d’une rencontre avec le Premier ministre, le parti a transmis « des conditions préliminaires pour (sa) participation à ce dialogue national inclusif tant attendu », a annoncé le SDF dans un communiqué rendu public vendredi matin. « Nous avons relevé sans équivoque que le dialogue national inclusif annoncé ne saurait efficacement prospérer sans un environnement serein à savoir: la déclaration d’un cessez-le-feu et la garantie d’une amnistie générale pour tous ceux impliqués à quelque niveau que ce soit dans la crise anglophone », lit-on dans le communiqué. A la mi-journée, le vice-président du SDF Joshua Osih a cependant nuancé ce texte dans un entretien avec l’AFP: « il s’agit de propositions, il ne faut pas chercher à les qualifier mais il nous semble évident que cela est fondé », a-t-il expliqué, ajoutant: « nous avons parlé de notre vision du dialogue, à eux de réagir à moins qu’ils ne veuillent un monologue ». Après avoir fait preuve d’intransigeance, M. Biya a « convoqué » mardi dans un rarissime discours à la Nation, un « grand dialogue national » pour tenter de mettre fin à la crise. Dans son communiqué, le SDF demande également que le dialogue « soit présidé par une personnalité neutre », et non pas par le Premier ministre comme annoncé par le président Biya dans son discours. Selon le parti d’opposition, « la forme de l’Etat » devra y être discutée « en vue de l’adoption d’une nouvelle constitution », et « les forces de défenses de sécurité » doivent en être exclues. Des groupes armés sécessionnistes affrontent l’armée dans des combats meurtriers depuis fin 2017 dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, réclamant la création d’un état indépendant dans ces territoires où réside la plus grande partie de la minorité anglophone camerounaise.


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