Collusion présumée : le mrc et le boulet de la diaspora

Un forum organisé le week-end dernier en Allemagne sur l’urgence d’une transition politique au Cameroun et auquel a été associé Me Simh, son troisième vice-président, embarrasse le parti. Le troisième vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), Emmanuel Simh, a pris part le week-end dernier à Munich (Allemagne), à un forum sur « l’urgence d’un dialogue national et d’une transition politique pour la paix et la réconciliation au Cameroun ». Jeudi, soit la veille du début de cette rencontre organisée par la Cameroon Patriotic Diaspora (CPD), l’un collectifs de Camerounais basés à l’étranger hostiles au pouvoir de Yaoundé, le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissack, a précisé dans un communiqué que mandat n’avait été donné à personne pour représenter le président national ou le parti à ce forum. Pour justifier sa présence à Munich, celui qui est par ailleurs avocat au barreau du Cameroun a indiqué qu’il prenait part à ces travaux à titre personnel, et que « toute autre interprétation ou analyse n’engage dès lors que ses auteurs ». Changer le régime Les détracteurs du Mrc estiment que sa désolidarisation d’avec ce forum est feinte. Car, soutiennent-ils, Me Simh a été invité pour y prendre part en lieu et place de Mamadou Mota, le 1er vice-président du parti, invité depuis mai, mais qui ne pouvait pas effectuer le déplacement de l’Allemagne parce qu’en détention provisoire. Selon ses organisateurs, le but du forum de Munich était de « contribuer efficacement à un changement total de régime, sans aucune intention de compromission avec le pouvoir dictatorial d’Etoudi ». Ce qui a amené le pouvoir à penser soutenir le Mrc tirerait les ficelles derrière l’action de la CPD dont on dit certains leaders, notamment le Pr Jean Bosco Tagne (chargé des affaires politiques de la Cameroon Diaspora for Change) et l’activiste Guillaume Tene Sop (secrétaire général du Conseil national pour la résistance), proches de la Brigade « anti-sardinards » (Bas). Le parti s’en défend. « Il convient d’éviter de tomber dans le piège de la manipulation de nos adversaires », souligne son secrétaire national à la communication, Sosthène Médard Lipot. Il s’agit-là d’un autre boulet pour le parti de Maurice Kamto, de tout temps accusé de collusion avec la Bas, collectif de la diaspora auteur du saccage des ambassades du Cameroun à Paris, Londres et Berlin, le 26 janvier dernier. Fundraising « Dès le lendemain de l’élection présidentielle (…), le Mrc a véritablement choisi de s’inscrire dans une logique systématique de contestation, de provocation, de remise en question d’une élection qu’il n’a pas gagnée (…) Cette posture se traduit depuis lors par des incitations au désordre, à la révolte, à l’insurrection, des manifestations non autorisées dont le paroxysme aura été ces manifestations de samedi dernier [26 janvier] dans quelques villes au Cameroun et à l’étranger, notamment à Paris et à Berlin. A Paris et Berlin, nous avons tous été témoins d’une violence inouïe, perpétrée par les militants du Mrc (…) Devant tant de violence, tant d’actes de vandalisme, tant d’exactions, le gouvernement camerounais prend ses responsabilités et dit non à celles et ceux qui s’obstinent à semer le désordre », avait accusé dans une interview à Rfi, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi. Démenti Le Mrc a à maintes reprises démenti toute proximité avec ce mouvement hostile au président de la République, affirmant même qu’aucun de ses membres ne détient la carte du parti, mais le gouvernement est resté arc-bouté sur ses « convictions ». Pour lui, la condamnation de ces événements par le parti de Maurice kamto avait été trop lente. Autre « soutien » embarrassant du Mrc, c’est l’écrivain Patrice Nganang, qui a appelé il y a quelques semaines à l’extermination de l’ethnie bulu, à laquelle appartient Paul Biya. L’on reproche au parti de n’avoir pas condamné officiellement cet appel. Avant la présidentielle de 2018, cet universitaire avait créé une télévision « pour soutenir » Maurice Kamto, et lancé une collecte de fonds en faveur du Mrc. Ce fundraising n’avait pas rencontré l’assentiment du parti.


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