Un an après leur prise de fonction pour certains, et quelques mois pour d’autres, une tempête souffle à l’effet de se débarrasser des maires et des responsables des conseils régionaux hors-la-loi. Le mécontentement qui tend à prendre une ampleur nationale est né des populations face à des élus locaux récalcitrants de se ‘ départir de leurs différentes fonctions dans les administrations publiques, parapubliques et même privées. Une désobéissance qui bute sur les dispositions du Code des collectivités territoriales décentralisées. Celui-ci, pour les besoins d’efficacité, a défini un cadre juridique suffisamment clair pour éviter ce cumul de fonctions et permettre à l’élu de se consacrer entièrement à ses missions. Ainsi, à l’alinéa 3 de l’article 143 de son chapitre inaugural, le document précise que « tout fonctionnaire de l’Etat ou de la collectivité territoriale élu maire ou adjoint au maire, président, premier vice-président, vice-président ou membre du bureau du Conseil régional, est en plein droit en position de détachement auprès de la collectivité territoriale pendant la durée du mandat ». Si cette exigence est royalement foulée aux pieds par la grande majorité des élus, c’est l’alinéa 2 du même article 143 qui met en lumière des indices pouvant expliquer cette tendance à s’agripper aux anciennes charges. En fait, stipule cet appendice, «pendant la durée de leur mandat, la rémunération des membres de l’exécutifdes collectivités territoriales ne peut être cumulée avec le solde de fonctionnaire ou tout autre traitement salarial par un employeur public ou parapublic ». Or, certains élus locaux, maires et conseillers municipaux notamment, s’agissant des salaires, disent que ceux-ci sont insignifiants et sont irréguliers. D’où cette fâcheuse tendance à se cramponner aux charges antérieures qui leur garantissent encore une régularité salariale et une consistance au niveau des revenus. Une règlementation mal digérée par les élus qui, comme dans un effet de masse, se cramponnent autant dans leur fauteuil de maire mais aussi rechignent à abandonner leur strapontin d’agent de l’Etat aussi longtemps que les populations resteront amorphes. Et pour ouvrir le bal des contestations sur cette situation qui impacte véritablement la poursuite d’un développement local efficace des CTD, les voies se sont élevées en premier dans la Mefou et Afamba. Raoul Nkoudou Ben-gono, autrefois premier ad joint au maire de la commune de Nkol-Afamba a par exemple, vu cette casquette lui être retirée pour incompatibilité avec ses fonctions de directeur administratif et financier du Bureau national de f état-civil. Un exemple qui a fait tâche d’huile dans tout le département puisqu’à Mfou, l’avenir est incertain pour Roland Amougou Etogo. L’actuel 1er adjoint au maire souffle le chaud et le froid depuis la sortie épistolaire de Romain Zambo Ntounda, par ailleurs président du groupe communal Rdpc de cette municipalité. 11 est exigé au directeur de l’Ecole pratique d’agriculture de Bin-guela de choisir entre les deux fonctions afin de produire un rendement optimal. A Esse, les nouvelles sur la situation du premier adjoint n’augurent rien de bon. Depuis un moment, Léa Olama est sur la sellette. Une frange du Conseil municipal exige sa démission sans délai. On lui reproche de continuer à exercer comme chef service au ministère du Commerce. De quoi justifier l’inquiétude que l’on lit désormais sur les visages de ces élus locaux, en porte-à-faux avec la règlementation en vigueur.
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