Ministres, directeurs généraux et bien d’autres ressortissants de cette partie du pays dans l’appareil gouvernemental et la haute administration, ne brillent pas toujours par leurs actions pour la cause. D’autres, à l’exemple du Minât, préfèrent construire des Eglises là où on en a moins besoin. La présentation d’une Eglise d’obédience catholique romaine, au profil futuriste dans un quartier de la capitale, dans les journaux, dont le coût des travaux auraient été supportés entièrement par le couple Atanga Nji, qui aurait délié sans états d’âme les cordons de sa bourse, est différemment appréciée dans l’opinion. Certains médias en ont fait des choux gras, en parlant de cette œuvre de « charité » au mode superlatif Pendant ce temps, une frange importante de la population voit d’un très mauvais œil cette entreprise du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Pour ces Camerounais, l’argent ayant servi à l’érection de cette Eglise aurait contribué grandement à la reconstruction des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest qui est l’une des préoccupations du gouvernement aujourd’hui. « On ne comprend pas comment des ressortissants du NoSo peuvent choisir d’investir dans une partie du Cameroun qui plus est la capitale politique du pays, qui en a moins besoin, au détriment de la zone anglophone qui en a bien besoin ? », s’interrogeait une source. Toutes choses qui contraignent le Premier ministre à être au four et à moulin. C’est le 18 mai 2021 dernier que le Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, est arrivé à Douala, pour une rencontre avec les membres du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Le maître de céans de l’immeuble étoile était porteur d’un message à l’endroit des chefs d’entreprises locaux sur le Plan présidentiel de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, dévastées par la crise qui y sévit depuis fin 2016, auquel ils devraient davantage s’intéresser. Plan de reconstruction La raison invoquée par le Pm étant que «les contributions du secteur privé représentent près de 70% du volume des recettes fiscales de notre pays. En 2019, ces contributions couvraient déjà près de 40 % du budget de l’Etat. Ces quelques indicateurs montrent le poids de ce secteur dans la production de la richesse nationale. C’est aussi l’expression du rôle significatif que les entreprises privées peuvent jouer dans le processus de reconstruction îles régions sinistrées de notre pays. Après donc que ce plan de reconstruction a été présenté de manière circonstanciée aux patrons de sociétés regroupés au sein de la plus puissante organisation patronale du Cameroun, le chef du gouvernement a regagné la capitale politique, Yaoundé, très satisfait, avec des promesses concrètes à lui laites, d’un montant global de 1,2 milliard de ECEA. « Une enveloppe insignifiante par rapport aux besoins globaux de ce plan de reconstruction, qui s’élèvent à 89,7 milliards de FCFA, attendus aussi bien de l’Etat (qui a déjà mis à disposition 10% de l’enveloppe globale), que des privés et des bailleurs defends internationaux », confie une source qui voit le verre à demi-vide. Enveloppe de 500 millions Et celle-ci d’ajouter que dans le détail, le plus gros engagement a été pris par la Sabc, qui a promis d’y injecter, dans une première phase, une enveloppe de 500 millions de ECEA. Une somme appelée à être doublée à en croire son directeur général. Les meuniers du Cameroun, quant à eux, ont annoncé un engagement de 200 millions de ECEA. Ces engagements, ainsi que ceux qui pourraient suivre, devront être concrétisés dans trois à quatre mois au maximum, selon le vœu formulé par le président du Gicam, Célestin Tawamba. Toutefois, les donateurs, certains pour ainsi dire, ont exige la transparence dans la gestion de leurs fonds, d’où le choix par l’Etat porté sur le Pnud comme agent d’exécution. « En me demandant de signifier leur soutien aux initiatives gouvernementales, les chefs d’entreprises ne cachent pas leur perplexité et leur scepticisme. Perplexité parce que, ailleurs dans le monde, dans le contexte de la pandémie du Covid-19, ce n’est pas l’Etat qui a besoin d’un soutien du secteur privé, c’est le gouvernement qui apporte des aides en soutien aux entreprises. Scepticisme par rapport à l’utilisation des contributions qu’ils souhaitent faire, tant, par le passé, les appels de fonds n’ont pas toujours bénéficié de la nécessaire transparence dans leur gestion. Au surplus, et actualité oblige, les chefs d’entreprises sont dans la crainte de voir leurs contributions faire l’objet d’un usage inapproprié », pestait le directeur du Gicam, Célestin Tawamba. Pour tout dire ce n’est pas un voyage pour rien que le Premier ministre a effectué à Douala, malgré quelques réticences d’ailleurs justifiées, les dieux camerounais de l’économie ont su raison gardé. Les « raisins » sont attendus en grande quantité.
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