Un des dix commandements de la Bible dit: « Tu ne tueras point ». Pour en arriver à tuer de sang-froid, certains ont recours aux substances illicites: la drogue. Dans un point de presse le 28 août 2018, Issa Tchiroma Bakary alors Ministre de la Communication déclarait: « La crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest illustre à suffire le caractère inédit et désolant de la consommation des drogues par nos jeunes compatriotes ». Il précisait sa pensée en relatant que des jeunes, drogués à la folie sont enrôlés dans les rangs des sécessionnistes et transformés en’ véritables « machines à tuer ». Ainsi drogués, ces combattants d’un autre genre peuvent perpétrer des actes d’une violence inouïe sans avoir de remords. Ils peuvent détruire des édifices publics, procéder à des enlèvements et même à des viols. Certains sont même allés jusqu’à attaquer des commissariats de police et des postes de gendarmerie. Entre juin et septembre 2020, les opérations des forces de l’ordre dans les départements du Bui, du Boyo, de Ngoketunjia dans la région du Nord-Ouest et du Kupe Manenguba dans la région du Sud-Ouest ont permis de démanteler près d’une dizaine de camps des sécessionnistes. Dans le butin récupéré par l’armée on retrouvait bien sûr des armes, des engins explosifs, des tenues militaires, des motos, des groupes électrogènes mais aussi des amulettes et des quantités importantes de drogue. Parés d’allumettes et consommant de la drogue, les combattants sécessionnistes se disent invulnérables aux armes des forces de l’ordre. La côte d’alerte Depuis 201$, la crise anglophone perturbe le fonctionnement normal des institutions. Les populations déplacées de Nord-Ouest et du Sud-Ouest qu’elles soient dans les autres régions ou hors du pays n’ont plus de repères. Dans ces populations, la frange la plus frappée est la jeunesse. Les jeunes dans les deux régions sont aux abois, n’ayant aucune visibilité pour leur avenir. Ceux qui s’engagent dans les groupes armés sécessionnistes le font comme le souligne llaria Allegrozzi de I’ Ong Human Rights Watch par idéologie mais aussi pour l’argent. Cet « argent facile » fruit des rapts et de kidnapping auxquels ces jeunes se livrent sous l’emprise de la drogue. Selon une étude du Comité national de lutte contre la drogue réalisée en 2018, 60% de jeunes entre 20 et 25 ans consomment des drogues dures. Cette tendance est plus observée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le début de la crise. Les substances les plus demandées sont le cannabis qui occupe 58,54% de la consommation, le tramol 44,62% et la cocaïne 12,10%. La côte d’alerte est atteinte. Des jeunes drogués sont comme des kamikazes poussés aux champs de bataille. Ils ne reculent devant rien car étant devenus insensibles, n’ayant plus de conscience humaine. Malgré la campagne lancée en 2018 contre la consommation des drogues, rien n’y fait. Dans les camps sécessionnistes détruits par l’armée, la culture de la drogue y est allègrement pratiquée. En plus de la consommation des « combattants», la drogue est écoulée par des couloirs clahdestins sur le marché tant national qu’étranger. Sa vente de la drogue étant une source de financement importante pour les groupes armés sécessionnistes. Le constat fait le 20 août 2018 par IssaTchiroma Bakary est toujours d’actualité deux ans plus tard.
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