Dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, le leader autoproclamé du mouvement indépendantiste qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’est dit disposé à négocier. Julius Ayuk Tabe est disposé à négocier, pour un retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Nous n’y avons jamais été opposés », a avoué dans un récent entretien avec Jeune Afrique, le leader autoproclamé du mouvement indépendantiste qui fait durer la crise dans les régions anglophones du Cameroun depuis près de trois ans déjà. Condamné à la prison à perpétuité pour « sécession » et « terrorisme », le président du gouvernement intérimaire que les séparatistes anglophones veulent instituer dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pose cependant un certain nombre de conditions. « Ces négociations doivent être conduites par un structure indépendante, impartiale et crédible », dit-il. Ces négociations doivent « se dérouler en neutre et s’attaquer aux causes profondes de la crise ». L’homme n’écarte pas de vu l’objectif du mouvement qu’il incarne à savoir, la sécession de la partie anglophone du pays, d’avec le reste des huit régions. Pour lui, si des négociations sont ouvertes avec le régime de Yaoundé, il serait judicieux qu’un mécanisme soit mis en place dans l’optique de garantir la mise en œuvre des résolutions d’une telle assise. « L’ONU a la possibilité et le devoir de mettre fin à ce conflit, tranche Ayuk Tabe dans cet entretien. Nous regrettons d’ailleurs que, lors de sa récente visite au Cameroun, son secrétaire général, Antonio Gutierres, n’ait pas jugé utile de se rendre en Ambazonie [nom que les séparatistes ambitionnent de donner à l’Etat qu’ils rêvent d’instituer dans les régions anglophones du Cameroun, Ndrl.] ». Julius Ayuk Tabe persiste, bottant en touche la possibilité même de résoudre la crise par un débat inclusif sur la forme de l’Etat. « Encore une fois, les résolutions de l’ONU, qui ont accordé son indépendance au Southern Cameroon, n’ayant à aucun moment supprimé ses frontières internationales, les modifications de la Constitution de la République du Cameroun ne nous concernent pas », argue-t-il. Une question subsiste cependant. Et si aucune négociation ne s’ouvrait ? « Que peut-il arriver de pire que ce qui se passe actuellement en Ambazonie ? Notre crédo est simple : l’indépendance totale ou la résistance à jamais », répond-t-il. Julius Ayuk Tabe avait été arrêté au Nigeria en janvier 2018, alors qu’il tenait une réunion avec neuf de ses collègues leaders séparatistes à Abuja. Extradés à Yaoundé, les dix compagnons sont incarcérés à la prison principale de Kondengui
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