La Cameroon Dévelopement corporation (CDC) perd près de 35% de ses effectifs en un an

Cameroon Development Corporation

Entre 2021 et 2022, les effectifs de la Cameroon Development Corporation (CDC), l’agro-industriel public exploitant les plantations de bananes, de palmiers à huile et d’hévéa au Cameroun, ont connu une diminution significative de 34,7%, soit 5?518 employés ayant quitté l’entreprise au cours de cette période. Ces chiffres alarmants ont été révélés dans le rapport 2022 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) sur la situation des entreprises et établissements publics.

La baisse continue des effectifs, amorcée en 2018, est attribuée à la crise sécuritaire qui sévit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. La Cameroon Development Corporation, deuxième plus grand employeur au Cameroun après la fonction publique, a été la cible d’attaques et de violences perpétrées par des militants séparatistes, entraînant des désertions massives de ses employés.

Depuis le déclenchement de la crise anglophone en 2016, les installations de la CDC ont été incendiées, des plantations ont été transformées en camps séparatistes, et des employés ont été blessés voire tués. Ces actes ont non seulement entraîné une interruption des activités de l’entreprise en 2018, mais ont également conduit à l’accumulation d’arriérés de salaires, atteignant 35,7 milliards de FCFA au 30 juin 2023.

Le rapport de la CTR indique que les difficultés opérationnelles de la Cameroon Development Corporation ont également entraîné une augmentation de sa dette sociale, atteignant 26,7 milliards de FCFA envers la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). Avec une masse salariale mensuelle de 2 milliards de FCFA, les arriérés de salaires représentent environ 17 mois d’impayés, exacerbant la crise financière de l’entreprise.

Avec des pertes cumulées de 38,7 milliards de FCFA entre 2019 et 2021, la Cameroon Development Corporation est confrontée à des défis majeurs résultant des revendications séparatistes qui persistent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. La situation est révélatrice de l’impact dévastateur de la crise anglophone sur le secteur économique et l’emploi dans la région.

Source : Actucameroun


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