L'Adamamoua en ordre de Bataille contre les violences faites aux femmes
La journée de l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles remet sur la sellette la discrimination dont est victimes la gent féminine. Une situation qui persiste malgré les actions des pouvoirs publics et des organisations de défense des droits humains. La région de l’Adamaoua, comme celles du Nord et de l’Extrême-Nord, vit au jour le jour les affres de la discrimination du genre féminin. Dans les villages comme en ville, les cas de bastonnade, de violence morale ou psychologique sont légion. L’une des manifestations les plus visibles est la non-scolarisation de la jeune fille et le mariage forcé. ‘’Quand j’ai atteint l’âge d’aller à l’école, les parents ont préféré que je reste à la maison. Ils m’ont dit que la fille c’est pour le foyer et non pour le bureau. C’est comme ça qu’ils ont plutôt fait inscrire mon petit frère. Quand j’ai eu 15 ans ils m’ont envoyé en mariage de force. A la première grossesse, j’ai fait une fausse couche. 3 ans après, le mari m’a répudiée pour prendre une autre femme. Si j’avais été à l’école, je n’aurais jamais connu ce mariage précoce et forcé’’, témoigne Aïssatou, victime. Comme Aïssatou, il existe de nombreux cas de violence observée sur la femme et la fille dans la région de l’Adamaoua. ‘’Mon mari m’a formellement interdit de sortir, même avec les voisines il n’aime me voir avec elles. Quand il rentre et me trouve avec les voisines c’est les problèmes. Il me frappe’’, raconte sous anonymat une autre victime. Que dire des coups dont qui conduisent parfois à la mort dont font l’objet ces femmes. Dans la ville de Ngaoundéré notamment, ces cas se racontent par dizaines, même si parfois les victimes préfèrent garder le silence. Les habitants du quartier ont encore en mémoire, la bagarre qui a conduit à la mort d’une femme il y a quelques mois. A la délégation régionale de la promotion de la femme et de la famille, des causeries éducatives, tables-rondes et autres séances de sensibilisation sont organisées constamment pour limiter les cas de violence faites aux femmes.