Traqué, interpellé et envoyé au gnouf par les réseaux sociaux, le patron du groupe l’Anecdote, qui a décidé de la fermeture temporaire de ses entreprises de presse vendredi dernier, était au centre de toutes les intox ce week-end. Une situation qui intervient dans un contexte marqué par la multiplication des fuites des conversations téléphoniques privées du « Zomloa ». 48h en enfer ! Week-end tourmenté pour Jean-Pierre Amougou Belinga ! C’est peut être une grâce s’il n’a pas succombé à un infarctus. L’homme d’affaires qui a pris en otage l’actualité au Cameroun et même dans la sous-région ces dernières mois, se paie de nouveaux rebondissements dans un dossier déjà suffisamment alambiqué. Impliqué à tort ou à raison dans une saga politico-judiciaire aux relents de batailles de clans au sein du régime, puis abondamment ventilée et amplifiée sur la toile, le très sulfureux patron du groupe l’Anecdote a vécu deux journées infernales, embourbé contre son gré dans une avalanche d’info et d’intox qui n’étaient pas de nature à rassurer le capitaine d’industrie qu’il est. L’assaut qui a pris sa source sur les réseaux sociaux et visiblement pilotée parune main noire, a atteint son pic samedi dernier lorsque certains médias en ligne annoncent une opération menée par des agents des forces de l’ordre et de sécurité dans le quartier Odza à Yaoundé, où réside le conseiller spécial du président de la République centrafricaine Archange Touadera, en présence du secrétaire général de la gendarmerie et du nouveau procureur de Yaoundé. Sur les braises ardentes d’Obiang Nguema Cette opération, soutiennent les instigateurs de l’intox, aurait conduit à l’interpellation du patron de Vision 4.Tel un tsunami, l’annonce secoue la toile et même l’entourage du concerné qui, pris de panique, croit que l’heure de la chute a sonnée et que les réseaux du Pouvoir ont finalement eu raison de l’homme dont la générosité légendaire lui a valu presqu’une canonisation de la part de ceux qui se réclament être ses ouailles. « Selon certaines sources, deux pick-up de la gendarmerie et une voiture diplomatique de la Guinée Equatoriale auraient été utilisés par cette arrestation », peut-on lire. Cette information répandue comme une trainée de poudre, est très vite démentie par le porte-parole du groupe l’Anecdote dans un communiqué officiel. Selon les responsables de l’entreprise de presse, il s’agit ni plus ni moins qu’une «désinformation» aux fins inavouées. «Le Pdg est chez lui. C’est une désinformation qui vise à créer la panique autour de l’homme d’affaires. Le boss est chez lui. L’opération dont on parle était une opération de routine, car récemment le complexe Beac a enregistré le meurtre d’une femme. Elle a débuté à 2 h du matin et s’est achevée à 8 h 30 avec le bouclage qui a eu lieu à l’entrée complexe Beac. Il y a eu des rafles des citoyens qui n’avaient pas leurs cartes d’identité. Ils ont été conduits pour la plupart au 14e à Eloundou. Et les éléments mixtes (policiers et gendarmes) ne sont même pas arrivés à la cour du Pdg», signe Inès Belinga. De quoi baisser la pression et rassurer les proches et autres partenaires du Zomloa qu’on annonce depuis peu sur la sellette parce qu’étant cités dans certains dossiers noirs qui mettraient à mal la stabilité de la Nation. D’ailleurs, quelques heures avant, c’est le gouvernement de la République de Guinée équatoriale qui démentait deux informations diffusées par la chaîne de télévision « Vision 4 » non sans menacer de traduire l’homme d’affaires devant les tribunaux. Dans un communiqué lu sur la chaîne nationale équato-guinéenne le 20 août 2020 en langue espagnole, le gouvernement de Malabo dit n’avoir pas connaissance d’avoir offert un montant à Amougou Belinga, ni ne reconnaît aucun rôle lors des actions mercenaires et de la déstabilisation du pays en 2017 qui ont échoué. « Ces informations sont fabriquées de mauvaise foi et répondent aux mauvaises intentions de M. Amougou Belinga et de la chaîne « Vision 4 » avec l’intention de tâcher la bonne réputation de la Guinée équatoriale, en plus de nuire aux relations d’amitié et de coopération entre les deux pays… », Argue le ministère des Affaires étrangères et de la coopération du pays de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. L’affaire Mbarga Nguele Concrètement, Malabo reproche au boss de Vision Exchange d’avoir véhiculé sur Vision 4, notamment au cours de l’émission « Club d’élites » du 5 juillet 2020, des informations au sujet de son implication dans le coup d’Etat déjoué contre le pouvoir équato-guinéen. Dans la foulée, on parle de la bagatelle de15 milliards de Fcfa qui aurait été remise à Amougou Belinga par le gouvernement de ce pays ami « en signe de gratitude pour sa prétendue contribution à la neutralisation à Kye-Ossi au Cameroun de l’attaque mercenaire de fin 2017 ». Tout comme il est reproché à ce dernier d’avoir laissé prospérer dans l’espace médiatique camerounais, des allégations liées à l’attribution de 50 millions Fcfa à Martin Mbarga Nguelé, le délégué général à la sûreté nationale (Dgsn), lors de sa visite en 2015. A la suite de cette mise au point, le Pdg de Vision Finance va réagir 24h plus tard dans un communiqué radio presse dont la chute dévoile sa position sur l’affaire dans laquelle il est (faussement) inculpé : « le président directeur général du Groupe L’Anecdote Jean Pierre Amougou Belinga, réaffirme que ces allégations ainsi que tout autre sujet relayés par une certaine presse camerounaise, dans le but de manipuler l’opinion nationale et internationale, n’ont jamais fait l’objet ni de traitement encore moins de diffusion dans aucun des médias du Groupe L’Anecdote promoteur de la télévision panafricaine Vision 4 », conclut le Zomlo’o des Mvog Belinga. L’uppercut du Conseil africain des médias Et pour ne rien arranger, c’est le Conseil africain des médias qui envoie un soufflet à celui qu’on surnomme tapageusement « le magnat de la presse ». Dans un communiqué rendu public le 22 aout, l’organisme regroupant les personnels de l’information et de la communication promoteur et personnels des médias et la société civile ayant vocation à informer ses membres et toute la population africaine et mondiale, prend l’opinion nationale et internationale à témoin. « Monsieur Jean Pierre Amougou Belinga n’a jamais été élu président du conseil qui ne l’a mandaté en aucun cas pour quelques actes que ce soit. Se présenter comme président du conseil africain des médias de surcroit sous la fausse onction du président de la République de Guinée Équatoriale n’est autre qu’un grossier mensonge. Par ailleurs, la présidence du conseil s’obtient par le vote et non par nomination», écrit Liboush Kwuanda, Secrétaire général adjoint chargé de la communication et des relations internationales. Lui qui menace d’intenter une action en justice contre l’homme qui a fait fortune dans l’immobilier, le change et les affaires. «Monsieur Jean Pierre Amougou Belinga devra s’abstenir sous peine de poursuite judiciaire pénale pour délit d’usurpation d’un titre », lit-on dans le communiqué dont Le Messager a obtenu copie.Une sortie qui en rajoute à la situation inconfortable et embarrassante du promoteur de l’Institut supérieur des Sciences, arts et métiers (Issam). N’a-t-il pas procéder vendredi dernier à la fermeture temporaire des médias du Groupe l’Anecdote aux rangs desquels Vision 4 ? Pour Amougou Belinga, l’heure est à la restructuration interne avant un nouvel envol… On attend !
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