Meurtre : pourquoi les assassins de cédric momo courent toujours

Alors que le corps sans vie du jeune étudiant en médecine à l’Institut Supérieur de technologie médicale a été repêché dans les eaux boueuses du Mfoundi et conduit à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé, l’enquête ouverte au Commissariat de Nkoldongo piétine. Inconsolable ! Le domicile familial du jeune Cédric situé au quartier Mendong dans l’arrondissement de Yaoundé 6, porte le deuil depuis mercredi dernier. Difficile de sécher le flot des larmes de sa pauvre maman ou encore de calmer son papa, ses frères et soeurs qui accueillent tous ceux qui viennent présenter les condoléances avec des lamentations à n’en plus finir. Encore sous le choc de la disparition de leur progéniture, les parents du jeune étudiant en médecine dont la dépouille séjourne dans un des casiers de la chambre froide de la morgue de l’hôpital central de Yaoundé pour besoin d’enquête, ne trouvent pas de mots pour qualifier la triste fin de leur rejeton, brillant étudiant en 7ème année à L’Institut supérieur de technologie médicale de Yaoundé (Istm). Le jeune homme qui était promis à un bel avenir, a trouvé la mort dans des circonstances encore troubles. Il n’y a qu’à écouter le témoignage poignant de la soeur aînée de Cédric Momo pour imaginer le poids de la douleur de cette famille éplorée. Découverte macabre Cédric est sorti avec l’un de nos oncles dimanche, ils sont allés prendre un pot dans le quartier. Aux environs de 23h, sa maman lui demande de rentrer, ce d’autant qu’il était sorti sans clés et, elle ne voulait pas qu’on la réveille. Ils sont revenus mais, ayant reçu un coup de fil de la part de ses amis, il est ressorti…Après Ekounou, les jeunes gens sont revenus vers Mvog Mbi et ont décidé de passer encore un peu de temps autour d’un verre : ses amis, le voyant dans un état d’ébriété avancé, lui ont demandé de rentrer. Ce qu’il a semblé faire et ses compagnons sont eux aussi partis chacun de son côté, rapporte-t-elle. C’est à ce moment que commencent les séquences d’une histoire qui va conduire à la découverte macabre. De la même source, on apprend que: « lorsque Cédric a pris congé de ses amis, il est revenu sur ses pas, d’après les déclarations faites par le barman, devant nous et les enquêteurs du commissariat de Nkoldongo. Il nous a dit que mon frère lui a remis son téléphone, son porte feuille qui contenait la somme de 5000, en disant qu’il se sent menacé, qu’il a l’impression d’être suivi. Il préfère donc laisser ses affaires là et revenir les prendre après. Le tenancier de ce débit de boisson nous dit que Cédric avait une blessure au niveau de l’oeil gauche. On lui a demandé de s’asseoir et d’attendre le lever du jour, mais, profitant d’un moment d’inattention, il est parti…« Lundi matin, une commerçante du marché Mvog Atangana Mballa qui connait la famille de Cédric vient voir sa maman, pour lui dire qu’elle a vu deux bandits entrain de poursuivre le jeune homme. Elle explique qu’elle a refusé de crier parce qu’elle craignait les représailles. Les apercevant qui revenaient sur leurs pas, elle les a entendus dire qu’il est tombé dans les eaux du Mfoundi alors qu’ils lui couraient après. Prise de panique, la mère de Cédric va tout abandonner pour alerter le quartier. – C’est à ce moment que nous avons commencé les recherches, d’abord au niveau du commissariat de Nkoldongo. Devant les enquêteurs, elle a relaté la scène, telle qu’elle l’a vécue, en donnant aux policiers toutes les informations, décrivant même les personnes qu’elle a vues, les orientant sur la piste de quel qu’un qui pouvait les dénoncer sans aucune crainte…Des informations qui ont permis d’identifier formellement l’un des pour suivants, qui a nié les faits, arguant qu’il ne sait pas de quoi il s’agit. Mais, son complice, interpellé, a avoué et a dit aux enquêteurs que le garçon qu’ils poursuivaient est tombé dans le Mfoundi, rapportent nos confrères de ACP. Des suspects relâchés Des précisions qui ont permis d’orienter les recherches. Mais trop tard ! Mercredi 06 novembre, aux environs de 17h le corps de Cédric Momo est repêché derrière le lycée d’Ahala, un quartier de Yaoundé par un piroguier alors que les recherches des sapeurs pompiers sont infructueuses. « Nous nous sommes rendus compte qu’il avait été copieusement battu. Il a des blessures au niveau de la tête et sur les parties intimes…Nous ne savons donc pas s’il s’agit d’une simple agression, d’un réglement de compte, bref, nous sommes dépassés, confie la soeur ainée. Alors que la famille peine à digérer ce crime crapuleux, l’enquête ouverte au niveau du commissariat de Nkoldongo vient en rajouter à la douleur et la consternation. Problème ? Les membres de la famille éplorée estiment que l’enquête piétine. Pourtant, des pistes fiables ont été données aux enquêteurs. : La dame qui est venue nous donner l’alerte a relaté devant les enquêteurs tout ce qu’elle a vu. Mais, à notre grande surprise, ils ont commencé à la menacer, en lui disant que les faux témoignages sont punis par la loi. En plus, à notre sens, les interrogatoires des suspects ne sont pas menés avec assez de poigne et, franchement, nous craignons de les voir libres dans les prochaines heures. Nous envisageons déjà amener cette affaire vers des services plus compétents, le Sed ou la Drpj » déplore un parent du défunt. Des soupçons qui n’ont pas tardé à s’avérer puisque les dits suspects ont été libérés hier jeudi 7 novembre 2019, provoquant le courroux de la famille. A suivre !


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