Célébrée le 25 novembre dernier, la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a permis de dégager quelques chiffres sur l’état du traitement de la gent féminine au Cameroun et dans le monde. Sous ce prisme, le président de la Commission des droits de l’homme et des libertés du barreau du Cameroun (Cdhl), Me Christian Daniel Bissou, dans une déclaration solennelle fait hier peint un tableau sombre : « 54,54% des femmes au Cameroun sont victimes de violences physiques ; 50,24% de femmes sont victimes de violences économiques ; 24% des adolescentes ont subi le repassage des seins ; 1,4% de femmes ont été victimes de mutilations génitales ; 71% des victimes de la traite humaine sont des femmes et filles, et % d’entre elles sont exploitées sexuellement.» S’appuyant sur le rapport 2017 du ministère de la Justice sur l’Etat de droit au Cameroun, il indique dans la même veine que : « 47 cliniques d’assistance juridique de proximité ont reçu 4351 femmes victimes ou survivants de violences. Mais seulement 309 cas ont abouti à des poursuites judiciaires ». Par ailleurs, toujours dans ce même rapport, 454000 femmes et filles avaient urgemment besoin de protection contre les violences ». Dans le monde, les violences sexuelles ont atteint un chiffre «lourd». « Entre 90 et 99% de viols ne sont pas dénoncés», révèle Me Christian Daniel Bissou. Qu’elles soient sexuelles, culturelles, physiques, économiques ou conjugales, ces violences « relèvent d’une seule et même idéologie : le sexisme», tranche l’avocat. Pour celui-ci, elles sont «simplement un moyen pour renforcer et maintenir la subordination des femmes». Cependant, ce mal social n’est pas une fatalité. « Pour lutter contre le sexisme et la culture des violences, il faut sortir du silence, de la peur et de devenir vous-mêmes les premiers agents du changement et les vecteurs actifs de cette lutte», lance l’homme de droit aux femmes et filles victimes des violences. La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes trouve son origine le 25 novembre 1960, «lorsque le dictateur dominicain Rafael Trujillo décide de faire tuer à la machette les sœurs Mirabal, défenseures des droits fondamentaux des femmes».
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