Enéo : voici les vraies raisons de du départ précipité du DG Patrick Eeckelers
Notre confrère de la presse écrite Eco Matin, affirme que le désormais ancien Directeur général Patrick Eeckelers a été poussé à la démission.
Si on s’en tient aux révélations faites par le journal Eco Matin, la coupe était devenue plus que pleine pour le dirigeant belge Patrick Eeckelers. Rappelons qu’il a passé juste quinze mois à la tête d’Eneo. Notre confrère indique qu’en réalité une porte de sortie a été aménagée pour le belge et cela a été masqué sous forme d’une démission.
«De bonne source, le manager belge a jeté l’éponge au bout de quinze mois, sur les dix-huit passés à Eneo, du fait d’un climat extrêmement délétère d’abord au sein du top management de l’entreprise. Patrick Eeckelers était entré en froid avec Henri Epesse, le secrétaire général, ainsi qu’avec son successeur, le Franco-Marocain Amine Homman Ludiye, qui officiait comme directeur général adjoint en charge de la production. Selon nos relais, les deux cadres avaient pris un ascendant psychologique sur leur patron, du fait des relations étroites qu’ils entretenaient avec le sommet de l’État et face au vide qui devenait de plus en plus béant à mesure que Eeckelers prenait également ses distances avec la capitale camerounaise, à cause du traumatisme qu’il vécut le 17 août 2022», écrit Eco Matin.
Rappel
Rappelons que le 17 août 2022 Patrick Eeckelers qui prenait son petit déjeuner à l’hôtel Hilton de Yaoundé avait été interpellé par deux policiers en civil qui l’ont embarqué pour la direction de la police judiciaire, à Elig-Essono. Pendant deux heures, il a été cuisiné du fait d’une d’une dénonciation d’un employé licencié pour fraude. En dépit des interventions qui finiront par le faire libérer, le Belge ne s’est jamais relevé de cette humiliation. Et on apprend de notre confrère que c’est de là que découle le « management passif », fait de séjours récurrents hors du Cameroun, qu’il adoptera ensuite, d’après une source introduite, au point de qualifier sa gestion de « catastrophique ».
«On juge d’abord un manager dans sa capacité à maintenir des relations apaisées avec toutes les parties prenantes, et non sur ses performances financières. Sur ce plan, il s’est loupé. Car le climat était devenu tendu au point où les installations de l’entreprise étaient menacées », assène-t-il. L’une des manifestations étant les relations tendues avec la plupart des 120 sous-traitants, dont les salariés n’ont cessé d’envahir les agences Eneo ces dernières semaines. En jeu, une réclamation de 10 milliards de F Cfa pour des travaux remontant à 2015.
Même si cette ardoise va au-delà des quinze mois qu’il a passé à la tête de l’énergéticien, les mécontents dénoncent le peu de considération avec lequel il traitait ce sujet. Ses relations avec certains responsables tutélaires se sont également électrocutées avec le temps. Patrick Eeckelers a certes gardé de bons rapports avec Séraphin Magloire Fouda, le président du conseil d’administration et secrétaire général des services du Premier ministre – il trônait d’ailleurs en bonne place lors de la réception du récent mariage du fils de ce dernier -. Mais c’était une autre paire de manches avec le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba. « Il [le membre du gouvernement] a toujours eu des rapports tendus avec les dirigeants d’Eneo. Et la situation risque de ne pas s’arranger avec le nouveau », commente notre source», écrit Eco Matin.