Recrutement des ph/d : liste additive , la pomme de discorde

Les candidats recalés occupent toujours la cour du Minesup malgré la demande du chef de ce département de venir à la table de négociations. « Merci Dr Lekane », peut-on entendre dans la foule. Cette phrase est scandée par les titulaires du doctorat/PhD présents au pied de l’immeuble abritant les services du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup). Ceux-ci s’y trouvent depuis le samedi 14 décembre dernier. Regroupés en collectif, « revaloriser l’école par l’emploi des titulaires de doctorat », les candidats recalés au dernier recrutement spécial de 1000 enseignants dans les Universités d’Etat crient à l’injustice et au favoritisme. Ce mardi 17 décembre 2019,15 heures, il y a du mouvement dans la cour du Minesup. Les candidats manifestants sont assis à même le sol. Des signes de fatigue sont perceptibles. La raison : « nous avons commencé la grève de la faim ce matin », renseigne l’un des membres de la commission de communication du mouvement, Rodrigue Tassi. Quelques représentants du Minesup viennent à leur rencontre. L’objectif est d’entrevoir un dialogue entre le ministère et les manifestants. Richard Laurent Omgba, point focal du Minesup dans la commission de coordination de recrutement invite les recalés à former trois groupes. « Chaque groupe doit désigner deux ou trois délégués qui iront au dialogue avec le chef de ce département ministériel », précise-t-il. Les trois groupes sont : « les plus de 45 ans ; les professeurs de lycées d’enseignement général titulaires de doctorats/PhD et les docteurs /PhD sans emploi. » Propositions que vont réfuter les manifestants qui estiment que le « Minesup veut les diviser pour fragiliser leur mouvement », comme le révèle Rodrigue Tassi. Sur le sol, au milieu des occupants circonstanciels de cette espace bitumé, l’on peut lire « grève de la faim ». A côté de cette phrase, des noms écrits sur le sol avec de la craie blanche sont encadrés, notamment Nono Ngansop Raymond, Gladys Nana et Brigitte Lekane Mvomo. Les places où sont marquées lesdits noms sont celles qu’occupaient ces derniers avant d’être amenés d’urgence à l’hôpital plus tôt en matinée. Brigitte Lekane Mvomo est (jusqu’au moment où nous mettions sous presse) au Centre des urgences de Yaoundé. Celle-ci aurait tenté de se donner la mort en ingurgitant des substances inconnues. « Son pronostic vital est très engagé », dévoile Rodrigue Tassi. Au retour de Gladys Nana, la foule acclame. Un pansement sur le bras, la militante reprend sa place bien encadrée par ses congénères. Tentatives de suicide « En effet, raconte le nouveau porte-parole du mouvement, ce matin (hier, mardi 17 décembre, Ndlr), les forces de polices et de gendarmerie font une descente. Je dois préciser que depuis notre présence ici, leurs descentes sont fréquentes. Mais ce matin, ils ont fait une descente répressive. Ils ont essayé de nous déloger d’ici, ont ramassé nos pancartes. A un moment, ils ont voulu nous faire déguerpir de force. Ils ont pris par les ceintures, quelques-uns d’entre nous parmi lesquels Brigitte Lekane Mvomo. On s’y est opposé », dit Rodrigue Tassi. Du côté des forces de l’ordre, le mot est à l’encadrement, laisse-t-on fuiter. « Nous ne sommes pas prêts à partir d’ici tant que nous n’avons pas de solution à notre combat. Nous voulons une liste additive qui inclut tous les docteurs/PhD présents ici », insiste Rodrigue Tassi. Liste additive Concernant cette principale doléance des candidats recalés, la publication d’une liste additive, le Minesup, Jacques Fame Ndongo, a promis de « transmettre à qui de droit ». Face à la presse, ce mardi, Jacques Fame Ndongo va reconnaître qu’il « y a eu des erreurs, en faisant des promesses fermes de rectifier le tir ». Il a par ailleurs conseillé aux manifestants de rentrer à leurs domiciles, des mesures seront prises. Sur le cas des doublons, « cela peut être dû aux erreurs informatiques. Mais cela sera très vite corrigé », argumente-t-il. Sur les cas des « plus de 45 ans », il va demander à ceux-ci de garder espoir. « Aucune porte n’est fermée. Il y a des recrutements, il y a des remplacements numériques au sein des départements dans les universités », essaye de rassurer Jacques Fame Ndongo. Au final, 1237 candidats ont été recrutés au terme d’un processus qui s’est déroulé ainsi qui suit : dépôt des dossiers au sein des départements des différentes Universités. À la suite, c’étaient des études de dossiers au sein des départements, dans les conseils d’établissements, dans les commissions consultatives de recrutement des assistants et dans les comités techniques du Minesup. La dernière étape était l’étude et la validation par la commission centrale de supervision présidée par le ministre, secrétaire général des services du Premier Ministre. Pendant cette conférence de presse, certains membres du collectif, recrutés ont remis au Minetat, Minesup une lettre de remerciement au chef de l’Eta pour le lancement de ce recrutement spécial de 2000 enseignants dans les Universités d’Etat.


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