Projet éducation ii : le consupe auditionne 175 promoteurs d'entreprise

En matière de gouvernance, les efforts déjà engagés devront être renforcés. A ce titre, l’amélioration de la transparence et l’assainissement de la gestion des finances publiques, en cours, devront être poursuivis au travers (…) de l’intensification de la lutte contre la corruption et les atteintes à la fortune publique (…), le renforcement de la prévention des atteintes à la fortune publique. » Dans sa circulaire du 10 juillet 2020, relative à la préparation du budget 2021, le président de la République donnait déjà le ton de ce que serait cette année en matière de lutte contre la corruption. Voilà qu’à peine rendu au 2è mois de l’année, près de 200 promoteurs d’entreprises sont convoqués au Consupe pour justifier de la réalisation des marchés publics obtenus dans le cadre du projet Education II logé au ministère de l’Education de base. Il s’agit d’un Projet visant à répondre aux dégradations qualitatives et quantitatives de l’enseignement primaire au Cameroun. Ce, à travers, notamment, la construction et/ou la réhabilitation/équipement de 86 écoles dans les régions de sous scolarisation de l’Ouest, du Nord-Ouest et du Sud-ouest et quelques poches de sous-scolarisation du Centre et du Sud ; le but étant d’accroître les capacités d’accueil dans les écoles et améliorer les conditions de formation dans les zones du projet. Pour les prestataires, les réalisations consistaient, pour l’essentiel, en la construction et/ou la réhabilitation des bâtiments, et la fourniture des mobiliers. Soit 555 ‘W par salles de classe, ainsi que la fourniture et l’installation de tables bancs de 4 places, de tables de bureaux et chaises de maître, de bureaux et fauteuils de directeur et d’armoires métalliques rayonnés entre autres. Mis en œuvre depuis le 26 décembre 2000, le projet initialement financé par la Banque africaine de développement jusqu’en 2006, l’a été par la suite aux frais de l’Etat camerounais. Compte tenu du fait que jusqu’alors certaines prestations restent partiellement réalisées, lorsqu’elles ne sont pas simplement non exécutées, le président de la République a commis une mission spéciale de contrôle et de vérification des marchés publics passés dans le cadre du projet Education II, afin d’en faire toute la lumière quant à son exécution physico-financière à date. Si la lutte contre les détournements de deniers publics monte effectivement en puissance au cours de cet exercice budgétaire comme annoncé par Paul Biya, c’est entre autres pour dégager des économies indispensables à la mise en œuvre efficiente du plan global de riposte contre le COVID-19, à la prise en charge de la sécurité sur l’étendue du territoire national, au renforcement de la décentralisation, et à l’implémentation de la Couverture santé universelle qui constituent notamment les priorités des pouvoirs publics en 2021. 53 gestionnaires entendus fin 2020 Déjà, le 9 novembre 2020, la ministre déléguée à la présidence de la République chargée du Contrôle supérieur de l’Etat, Rose Mbah Acha Fomundam, a convoqué une cinquantaine d’ordonnateurs et gestionnaires des crédits publics et des entreprises publiques. Les personnes auditées devaient répondre de leur implication dans la gestion financière des entités publiques telles que le Fonds de développement des filières du cacao et du café, l’institut de recherche agricole pour le développement, l’ex-Cameroon Airlines, le ministère des Arts et de la Culture, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, le ministère de l’Eau et de l’Energie, le ministère de l’Emploi et la Formation professionnelle, le ministère des Enseignements secondaires, le ministère des Forêts et de la Faune, la Société immobilière du Cameroun, le Chantier naval du Cameroun, la commune de Messa-mena, la commune de Banyo, la société de gestion des droits d’auteur et droits d’auteur et des droits voisins, etc. Invités à se présenter au secrétariat permanent du Conseil de discipline budgétaire et financière, rien n’a encore filtré de cette audition. En revanche, l’on sait qu’un an plus tôt, le Consupe a reconnu 11 personnes coupables de fautes de gestion ayant causé un préjudice financier non négligeable pour les caisses publiques en ces temps où le pays est en proie à des crises multiformes.


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