[Éducation ]nouvelle grève des avocats et des enseignants d,université à Bamenda
Les patrons des amphis, veulent le renforcement des mesures sécuritaires à l’intérieur et près du campus universitaire. Pour ce qui est des avocats, ils expriment leur ras-le-bol, contre un projet de loi en étude au parlement camerounais sur le bilinguisme. Le 4 décembre dernier, ils font un sit-in au quartier administratif de Bamenda. C’est la capitale régionale du Nord-ouest, l’une des zones frappées par la crise anglophone. Les avocats notent plusieurs incohérences dans ce fameux projet de loi, qui porte promotion du bilinguisme. «Nous prenons connaissance de ce texte qui dispose en son article 26 que la justice peut être rendue dans n’importe laquelle des langues officielles (français ou anglais). Cela signifie que des magistrats peuvent juger des personnes en français dans les juridictions relevant du code civil du Common Law». S’offusque Maître Éric Mbah. C’est le représentant du Bâtonnier des avocats au Nord-Ouest. Craintes Pour l’avocat, c’est cette attitude qui provoque la colère de ses collègues en 2016. Une posture, qui est un élément déclencheur de la crise en cours dans les régions anglophones. «Cela nous ramène aux causes du mécontentement des anglophones en 2016, parce qu’ils pensent qu’ils ne bénéficient pas d’un bon système judiciaire». Poursuit Me Mbah. La crainte réside dans le fait que si on adopte cette loi, des magistrats d’expression françaises jugent, les camerounais d’expression anglaise, avec un risque de biaiser le jugement. Du côté de l’université de Bamenda, les enseignants lancent une grève de 48 heures. Pour cela, ils désertent le campus. Ils protestent contre la recrudescence des attaques contre le personnel enseignant. C’est la suite logique du préavis de grève servi en novembre au recteur. En ce mois là, le gouverneur de la région organise une réunion. Promet dans la foulée le renforcement de la sécurité à l’intérieur et autour du campus. Un mois après rien n’est fait.