Yaoundé : le super ce fait rare

Des automobilistes trouvent des difficultés à se procurer ce carburant dans les stations depuis près d’un mois. Carrefour Tkc, dimanche 01 décembre 2019. La station Gulfin est vide. Il est 12h, quelques voitures entrent pour s’approvisionner en gasoil. Pas un chauffeur ne s’intéresse au super. Trois pompistes s’y trouvent et s’occupent plus à papoter. La clientèle est rare. Juste quelques conducteurs de motos à usage personnel qui viennent remplir leurs réservoirs. Bosco, un pompiste explique que : «les voitures ne se bousculent pas parce que les chauffeurs ne savent pas qu’il y a déjà le super. Cela fait un mois que nous n’avions pas de super », précise-t-il. Cet employé souligne que cette pénurie est due au fait que l’entreprise Gulfin a un contrat avec la Société nationale des raffinage (Sonara). «Ledit contrat consistait au transport des produits pétroliers de la Sonara par Gulfin. En contrepartie, Gulfin bénéficiait de la distribution du super et du gasoil à l’intérieur du territoire national. Ainsi, après l’incident survenu à la Sonara (une explosion dans la zone de fractionnement des essences), le super se faisant rare, le contrat a pris un coup. Gulfin est resté distributeur de gasoil uniquement», croit savoir ce dernier. Il va ajouter qu’il « fallait trouver d’autres moyens pour avoir du super. N’étant pas membre d’un groupe d’entreprise des pays du Golf de Guinée, il fallait négocier avec certains importateurs qui élevaient le prix du baril. Nous avons été obligés de devenir nous-mêmes importateur et actuellement, nous n’avons plus de problème». Un jour plus tôt, samedi 30 novembre, du côté de Mvog-Ada, précisément à la station Mrs, les images sont pratiquement les mêmes. À distance, on croirait que la station est fermée. Mais quand on s’y approche une dame, écouteurs aux oreilles prend position à côté de sa pompe. À la question de savoir s’il y a du super, elle répond « non ». Mais relativise lorsqu’on parle de pénurie. « Non, je ne pense pas qu’il y ait manque de super. Je crois que certains ont préféré juste cacher pour faire monter les enchères ». Ces images contrastent avec celles de Green Oil pas loin du Lycée de Biyem-assi. Ici, les véhicules de couleur jaune forment plusieurs rangs. Quatre pompistes laissent voir des signes de fatigue. Pas un mot ne sort. Mais l’un de ces chauffeurs de taxi se montre satisfait et laisse glisser un ouf de soulagement. « C’est la première fois que je consomme ici. D’habitude, je consomme à la station du Rond-point express, mais depuis un certain temps, ils disent qu’ils n’ont pas de carburant», confie-t-il. «Les fêtes d’années approchent. Vivement que la situation revienne à la normale rapidement», souhaite un automobiliste.


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