Les revendeurs, procèdent à une diminution illégale des camions de sable (fin et sanaga) en provenance du fleuve Sanaga avant leur livraison à des destinations diverses. Et avouent que ces actes prennent leur source dans une kyrielle de difficultés auxquelles font face tout le long du trajet. Trafic A la section II de la vente de sable au quartier Olembé, sise à la sortie Nord de la ville, aucun revendeur ne se tourne les pouces. D’autant plus qu’ils renvoient, au quotidien, les rayons lumineux sur les stratégies de diminution illégale des charges des camions en leur possession. Ici, volontairement ou pas, les populations sont gratuitement invitées au spectacle continu offert par les camions remplis des deux variétés de sables. Dans cette mouvance de bonnes affaires qui prennent leur source dans le fleuve Sanaga, site de conquête du sable, les revendeurs commettent des péchés dont elles ne cessent de revivre. De coutume, les chargeurs, munis de pelles sont installés en bordure de route. A l’aide de cet outil, ils organisent le trafic du sable (sanaga et fin). Astuces Constat fait en début de semaine. Où la quantité de sable transportée par des files de camions, sortant à tour de rôle du lieu de chargement, est diminuée à plusieurs reprises. Des heures passées à cet endroit nous ont permis de constater : « Après cette opération, les revendeurs de sable étalent à nouveau la quantité restante sur toute la surface du camion d’une manière à laisser croire à l’acheteur que le véhicule est plein, pourtant doté d’un vide au milieu. » Certains chargeurs, approchés sont conscients de ces gaffes, devenus leur gagne-pain. « C’est comme ça qu’on fonctionne ici. Chaque patron, avant d’aller livrer le sable diminue d’abord une fois arrivé sur le site de vente. Même si c’est pour vendre sur place, on diminue. La quantité diminuée donne encore d’autres camions de sable. Quatre camions diminués peuvent donner un camion que nous allons encore revendre », avoue Charly Ngono, chargeur. Tracasseries policières Il ne manque pas de révéler que les tracasseries policières sont à l’origine de ces actes. « Ce n’est pas facile pour nous. On le fait pour récupérer l’argent dépensé en route dans les contrôles », tente de se défendre Martial Binéli, au nom de tous ses collègues. Les clients, ceux qui sont déjà tombés dans leurs filets préfèrent se ravitailler sur le site de chargement. « Dorénavant, quand j’ai besoin du sable, je loue un camion pour aller acheter à Ebebda. Les camions que ces vendeurs viennent nous livrer n’atteignent pas 20 tonnes », partage une victime. Des comportements des clients qui, d’après les marchands handicapent leur activité. Cependant, c’est un commerce qui est libéralisé. Difficile de se faire une idée précise sur les prix. Mais ceux pratiqués sur le marché sont fonction du prix d’achat d’une pirogue auprès des plongeurs. Et se négocient gré à gré avec les clients. Transactions financières Selon ces revendeurs, la saison sèche étant une période de vaches maigres, les prix d’une pirogue sont abordables et dépendent de la catégorie du sable. D’abord pour le sable sanaga, « quand nous allons à Monatele ou Ebebda pour acheter du sable, les plongeurs peuvent nous vendre une pirogue à 3000 F, 3500 F ou 4000 F. En ce moment, un camion de 20 tonnes coûte 30 000F, 35 000F ou 40 000F », explique Serge Anaba, propriétaire d’un espace marchand de sable. Puis il ajoute : « Le sable sanaga coûte cher en saison de pluie. Quand nous sortons de la brousse, nous pouvons vendre le camion de 20 tonnes à 130 000 F ou 150 000 F ». Par contre, ces prix sont revus à la hausse en saison pluvieuse comme c’est le cas actuellement. Pour cause, les plongeurs expliquent la crue des eaux du fleuve Sanaga qui rendent la plongée difficile. Raison pour laquelle une pirogue de sable sanaga revient à 7 000F voire 7 500F. « Etant donné que nous achetons la pirogue à un prix élevé. Nous pouvons revendre un camion de 20 tonnes acheté à 60 000 F, 65 000F ou 80 000F à 180 000F, 195 000 F ou 200 000 F », éclaire notre interlocuteur. Difficultés Quant au sable fin, les prix ne sont pas stables. Un autre revendeur fait savoir : « Comme il pleut actuellement, un client peut avoir un camion de sable fin à 125 000 F. Mais en saison sèche, il dépense moins. Comme 110 000 F. » Par ailleurs, cette activité n’est pas un long fleuve tranquille. Ces revendeurs sont confrontés à une kyrielle de difficultés. D’abord la recette journalière imposée par les employeurs, pour ceux qui sont des employés. La somme de 50 000 F par camion est sur toutes les lèvres. Tout le long du trajet effectué lors de l’achat de la marchandise, ils font face à des paiements illicites dans les postes de contrôle. Et pour des camions qui transportent un chargement de plus de 20 tonnes, leur course s’arrête au pesage contre une amende. Le pesage est situé dans la localité d’Ebang. Des amendes vont de 100 000 F à 150 000F, pour reprendre les propos de Serge Anaba.
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