Importation des devises : plus 80 milliards importé frauduleusement en un mois

Au cours d’une réunion à Douala, le 4 juillet 2019,Abbas MahamatTolli, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale a révélé qu’entre avril et mai de l’année en cours les banques en activité dans la zone Cemac ont importé plus de 80 milliards FCFA de devises sans autorisation préalable. Toute chose qui a emmené la Beac à prendre des mesures. Le Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer le jeu trouble des banques de l’Afrique centrale dans la crise des devises qui sévit actuellement. Suite à une réunion tenue par ses soins le 4 juillet, il rapportait que « grâce aux nouveaux outils informatiques la Beac a pu détecter plusieurs cas de violation qui ont entraîné des sanctions à l’endroit des banques en infraction ». Des violations qui, somme toute ont entraîné une importation illégale de plus de 80 milliards FCFA de devises. Cette enveloppe est l’équivalent des 92,3 milliards FCFA découverts par la Beac dans 2188 comptes en devises ouverts frauduleusement au profit des résidents de l’espace communautaire (Etat, personnes physiques, personnes morales). En réaction, la Beac annonçait des contrôles permanents des services de la Beac afin d’éviter ce type de comportement et de sanctionner tous les contrevenants. Comme mesure visant à assainir le marché des devises, Abbas Mahamat Tolli a écrit le 8 juillet aux directeurs généraux des établissements de crédits de la sous-région. En termes simples, le Gouverneur de la Beac s’adressait aux banques dont les comptes auprès de leurs correspondants hors de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale,Tchad) sont débiteurs. Pour cela, Abbas Mahamat a autorisé les établissements de crédit dans cette situation à soumettre à la Beac, les soldes débiteurs des comptes auprès des correspondants hors zone Cemac. La Beac a consenti à ne plus rejeter systématiquement les demandes des transferts des banques commerciales ayant « des avoirs extérieurs suffisants qui auraient dû servir à l’exécution, par les banques elles-mêmes, de ces transferts sans recourir à la Beac». A contrario, les banques commerciales elles, se sont engagées à rétrocéder sur leurs avoirs, et dans les délais raisonnables, les volumes de devises ainsi mis à leur disposition par la Beac. Autre mesure de la Beac consiste à mettre à la disposition de la Banque centrale, les coordonnées des importateurs et autres entreprises sollicitant des transferts à l’international. Elle pourra donc directement informer l’opérateur économique du traitement de sa demande ; afin que ce dernier se rapproche de sa banque pour s’enquérir du sort réservé à sa demande de transfert. Elle consiste selon Abbas MahamatTolli, à retenir et à ne pas transférer à la banque centrale les demandes de transferts des opérateurs économiques pour faire croire à ces derniers que les délais de traitements de leurs demandes de transfert sont de plus en plus longs à la banque centrale.


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