En marge du Sommet Russie-Afrique qui s’est achevé le 24 octobre dernier à Sotchi, les officiels camerounais ont pris langue avec des groupes pétroliers russes. Très peu d’informations filtrent pour l’instant sur l’identité des entreprises russes qui pourraient reconstruire la Société nationale de raffinage (Sonara) ravagé par un incendie le 31 mai dernier. Mais l’on apprend qu’en marge du Sommet Russie-Afrique qui s’est achevé le 24 octobre dernier à Sotchi, les autorités camerounaises ont pris langue avec de grosses fortunes de Russie, dans le domaine des hydrocarbures. Le choix pourrait donc s’opérer entre le trio des majors pétroliers gaziers et pétroliers russes opérant déjà en Afrique : Ro neft (le leader du secteur pétrolier russe et la plus grande société pétrolière et gazière publique mondiale), Lukoil (l’entreprise a déjà eu a eu à investir au Cameroun, au Nigeria, au Ghana et en Égypte), et Gazprom (la compagnie russe est présente au Cameroun et en Algérie). Des contacts ont aussi été établis avec des courtiers russes en vue d’importer à un prix compétitif du carburant afin de pallier l’arrêt de production de la Sonara. La reconstruction ne devrait pas s’achever avant 2021. Les premières confessions de Jean Paul Njonou, le directeur général (DG) de la société nationale de raffinage (Sonara) sont passées presque inaperçues dans la presse et pourtant il s’est exprimé publiquement sur l’incendie qui a ravagé, le 31 mai dernier l’unique raffinerie du pays à Limbe. C’était à l’occasion de la visite des zones sinistrées de la Sonara et de la séance de travail avec le personnel par la délégation interministérielle conduite par Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee). « En attendant de procéder à l’inspection complète de toutes nos installations pour déterminer avec exactitude l’étendue des dégâts, l’explosion du 31 mai dernier, suivie d’un incendie, faut-il le rappeler, a endommagé totalement 4 des 13 de nos unités de production et en a partiellement soufflé trois », a déclaré le DG de la Sonara. Toujours selon lui, parmi les unités dont l’intégrité a été touchée de façon irréversible, on compte l’Unité 10. C’est l’unité de distillation atmosphérique. Elle a pour fonction le fractionnement du pétrole brut en coupes pétrolières à savoir les essences totales, le kérosène base, le gasoil léger, le gasoil lourd, le résidu atmosphérique. L’Unité 30, elle, sert au fractionnement et de stabilisation des essences. C’est elle qui prépare la charge naphta du reforming catalytique. L’Unité 40, quant à elle, sert de fractionnement des gaz plants et de lavage du bupro, gaz domestique. Enfin, l’Unité 70 sert au traitement des eaux-de procédés, c’est l’eau qui sert dans tout le process de fabrication. Les unités partiellement touchées sont : l’Unité 20 (unité hydro désulfuration des essences), l’unité 50 (pour la production de base de constitution du super), et l’Unité 100. C’est ici que l’on fait le stockage des produits et du pétrole brut ; notamment le Bac A10, avec un diamètre de 45 mètres et une capacité de 70 769,4 m3, soit 70 769 400 litres complètement consumé avec plus 10 000 m3 de pétrole brut (soit 10 millions de litres). Le Bac B20, bac de stockage des essences légères et le Bac B30, bac de stockage de Kérosène de base, tous déformés par le souffle de l’explosion. Le DG de la Sonara lui-même raconte que, les efforts des pompiers se sont concentrés sur le bac A10 toujours en feu. « Ces efforts d’extinction étaient souvent annihilés par des reprises de feu en dessous du toit flottant du bac. Compte tenu de l’ampleur du sinistre nos engins et équipements d’intervention y compris ceux de l’aide mutuelle ont été fortement sollicités et ont connu quelques pannes en cours d’opération ». Le DG poursuit : « A chaque fois, nos mécaniciens, électriciens et chaudronniers sont intervenus pour rendre autant que faire se peut leur opérabilité à nos engins. Quelques pannes ajoutées à un moment donné à un problème de débit de nos pompes de forage et de niveau de bac d’eau incendie ont compliqué l’intervention sur le bac A10 » Selon Jean Paul Njonou, parce que ce bac contenait 10 000m3 de pétrole brut au moment de l’incendie, il a donc fallu lancer, à chaque fois, un nouvel assaut. C’est ainsi que dans la journée du mardi 05 juin les engins d’intervention étant révisés, le niveau, le débit et la pression d’eau incendie étant suffisants, l’émulseur étant mobilisé à hauteur de 22 000 litres, les pompiers ont lancé à 18h 35 une attaque d’envergure du bac A10 qui a commencé par le refroidissement en eau et s’est poursuivi par l’extinctipn complète à la mousse à 19h25. « Avec-l’extinction du bac A10, nous étions donc arrivés à bout de cet incendie qui aura duré près de trois jours et demi », affirme le DG. Il a saisi l’occasion pour adresser ses remerciements au ministère de la défense pour son apport en matériel et en hommes, à la Scdp, au Chantier Naval, au Port autonome de Douala, à l’Asecna, Perenco , la Société Cotco et la raffinerie Port Harcourt au Nigeria.
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