Crise anglophone: Quand le parlement ignorait les alertes du SDF

Le parti avait pourtant lancé plusieurs initiatives dont l’opération blocus en pleine session. Ces initiatives visaient à imposer un débat sur la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. En novembre 2017, les députés du SDF avaient bouleversé la session parlementaire qui s’annonçait des plus ordinaires à l’Assemblée nationale. Jusqu’au bout ils avaient chanté et dansé pour empêcher les activités de cette session. Ils exigeaient l’ouverture sans délai d’un débat sur la crise en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pourtant, jusqu’au bout «leurs adversaires avaient résisté, avec en première ligne le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril. Dans ce bras de fer, les 18 députés du SDF avaient manqué de soutiens pour faire face à la majorité écrasante du RDPC (148 députés), renforcée par ses alliés: UNDP (5 députés), UPC (3 députés) et MDR (un député). Les quatre élus de l’UDC et l’unique député du MRC avaient quant à eux pris leur distance, accusant le SDF d’avoir engagé son action de manière unilatérale», indique le quotidien Le Jour édition du 23 avril 2019. Tout avait commencé par le boycott de la séance d’ouverture de la session, le 14 novembre. Puis l’opération blocus avait été lancée le 23 novembre lors de la séance d’adoption de la Loi de règlement du Cameroun de l’année 2016. «Les députés avaient chanté et dansé au sein de l’hémicycle, donnant du rythme avec des coups du sifflet. Le vacarme avait empêché tout débat sur le texte soumis à examen. Pourtant, le président de l’’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, avait prononcé l’adoption de la loi», rappelle notre confrère. Six jours plus tard, «le groupe SDF avait remis ça alors que le Premier ministre, Philémon Yang, présentait le Programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2018. Dans un tohubohu, le chef du gouvernement avait lu le document jusqu’à la fin, ignorant le concert de sifflets et de chants». Le jour de l’adoption de la loi des Finances, «les députés tapageurs avaient alors sorti l’artillerie lourde: des vuvuzelas qui résonnent souvent si fort dans les stades de football. Cette fois, le spectacle grandeur nature s’était déroulé sous les yeux de plusieurs membres du gouvernement. Malgré les vuvuzelas, le président de l’Assemblée nationale avait annoncé l’adoption de la loi de Finances».


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