Douala : un homme arrêté pour trafic d'écailles de pangolin

C’était lors d’une opération coup de poing menée par des agents de la faune et de la police, alors qu’il ten­tait de vendre près de 100 kg au quartier Village. L’opération a été réalisée par la délégation départementale de la forêt et de la faune du Wouri, travaillant en collabora­tion avec la police, assistée techniquement par une ONG appelée LAGA. L’homme qui fait partie d’un réseau interna­tional de trafiquants d’écailles de pangolin que les agents de la faune pensaient avoir démantelé en août 2018, avait fait l’objet d’une enquête pen­dant plus de deux mois. Il était lié au réseau à Douala où il a joué un rôle crucial pour facili­ter le commerce illégal d’es­pèces sauvages en provenance de la République centrafricai­ne. Il aurait reçu des écailles de pangolin envoyées par des camions parcourant le corridor Douala – Bangui, puis aurait procédé à la vente des écailles dans la ville. Des enquêtes antérieures montrent qu’il avait des liens étroits avec le réseau interna­tional de trafiquants d’écailles de pangolin, arrêtés le 18 août 2018 pour possession illégale de 700 kg d’écailles de pango­lin. Le procès qui a suivi a été décrit par plusieurs experts des forces de l’ordre chargées de l’application des lois sur les espèces sauvages comme une déception, car les trafiquants ont été relâchés peu de temps après leur arrestation et ne retourneront jamais au tribu­nal. En dépit de leur outrage au tribunal, ils ont été condamnés à de très faibles peines. Selon des sources proches du dossier qui ont requis l’anonymat, l’un des trafiquants libérés était également lié aux tentatives actuelles de vente d’écailles à Douala. Le réseau qui opère princi­palement dans des pays d’Afrique centrale, notamment le Cameroun et la République centrafricaine, transporte les écailles de pangolin dans tous ces pays jusqu’au Nigeria. Une partie des écailles de pangolin saisies était initialement stoc­kée à Kenzou, dans la Région de l’Est, près de la frontière centrafricaine. Le mode opératoire de ces réseaux internationaux de trafi­quants est simple et consiste à acheter les écailles à des trafi­quants plus petits au Cameroun, en République cen­trafricaine et en République démocratique du Congo et à les exporter au Nigeria via le Cameroun. Les pangolins sont totale­ment protégés par la loi et toute personne trouvée en pos­session illégale de ses parties est passible d’une peine de pri­son pouvant aller jusqu’à 3 ans s’il est déclaré coupable. Le Cameroun a reclassé les trois espèces de pangolins dans la catégorie des espèces fau­niques totalement protégées, conformément à la Conférence des parties 2016 de la CITES qui répertoriait toutes les espèces de pangolins. La sous- région est considérée comme un point chaud pour l’approvi­sionnement en écailles de pan­golin principalement destinées à des pays asiatiques. Au fil des ans, plusieurs tonnes d’écailles de pangolin originaires de la Région ont été saisies dans des villes asiatiques. Il convient de noter qu’en janvier 2017, deux ressortissants chinois ont été arrêtés à Douala avec plus de 5 tonnes d’écailles de pangolin prêtes à être exportées illégale­ment.


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