Colère des députés après le discours sectaire du président cavaye

Les couloirs de l’Assemblée nationale du Cameroun résonnent de mécontentement et d’indignation après le discours de clôture de la session parlementaire de novembre 2023 du président Cavaye. Ses déclarations, loin de rassembler, ont semé la discorde au sein de la chambre législative.

Cavaye Yéguié Djibril, président de l'Assemblée nationale

Au cours de ce discours, informe le journaliste Boris Bertolot, le président Cavaye a avancé des propos partisans et sélectifs, en s’engageant à régler les arriérés de primes pour une partie spécifique du personnel parlementaire, constitué en grande partie de recrues issues de sa famille et de son village. Cependant, il a omis de mentionner les dettes accumulées à l’égard des commissions générales et des frais de mission des députés.

Leurs nombreux arriérés remontent aux sessions parlementaires de mois de mars, juin et novembre 2023. Les membres de ces 8 Commissions générales (150 députés environ) ont pris à partie leur Président respectif et menacent de boycotter les travaux de la session de mars prochain s’ils ne sont pas désintéressés avant les employés qui, il faut le rappeler, sont à leur service et non le contraire. Car sans Commission Générale, il n’y a pas d’examen des lois donc pas de session parlementaire.

Ce parti pris a profondément choqué et humilié ses collègues députés, en particulier les membres des 8 commissions générales, essentielles pour l’examen approfondi des projets de loi avant leur soumission en plénière. Ces membres menacent désormais de boycotter la prochaine session en mars si leurs arriérés ne sont pas réglés avant ceux du personnel administratif.

Ce discours déséquilibré a également mis en lumière la situation financière précaire de l’Assemblée nationale, accumulant une dette astronomique de près de 24 milliards, dépassant même le budget annuel de l’institution. Cette crise financière, ajoutée à des engagements non honorés envers des organisations interparlementaires, fragilise davantage la crédibilité de la chambre basse.

Les observateurs de la scène politique estiment que les réactions indignées des députés face à cette partialité flagrante de la part du président Cavaye révèlent des tensions croissantes au sein de l’Assemblée nationale. Certains dénoncent une gestion partisane et inéquitable de l’institution, remettant en question sa crédibilité et sa capacité à fonctionner efficacement.

Source : Actucameroun


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