Le président de l’Assemblée nationale Cavaye Yeguie Djibril a convoqué la première session ordinaire de l’année pour le 11 mars 2022. Cette session s’ouvre au moment où des sujets préoccupants mettent en péril la paix de la nation. Hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché, coupures intempestives d’électricité et d’eau, crise au sein du système éducatif, multiplication des attaques terroristes dans les régions anglophones, voilà quelques dossiers brulants qui attendent l’intervention des députés et sénateurs au cours de la première session ordinaire de cette année civile en cours. Dès le 11 mars 2022, date fixée par l’honorable Cavaye Yeguie Djibril, les représentants de la nation camerounaise, les députés, seront face à leurs missions : voter les lois et surtout contrôler l’action du gouvernement. Sur ce dernier volet, les sujets à aborder sont d’emblée connus. D’abord, le système éducatif est en crise depuis le 14 février 2022. Les enseignants du primaire et du secondaire sont aux abois. Ils manifestent leur colère à travers les mouvements de grève successifs. Les collectifs des enseignants et les syndicats ont décidé d’observer l’arrêt des cours. Leur opération vise à contraindre le gouvernement à apporter des solutions concrètes à leurs revendications. Des réclamations qui portent sur la précarité des conditions de travail, la non prise en solde des avancements, le non-paiement des frais des derniers examens relevant de l’office du Baccalauréat, etc. En l’absence d’un traitement efficace du gouvernement, la crise se poursuit au grand dam des élèves et des parents. Cette situation qui touche l’étendue du territoire national devrait être une priorité du Parlement. Ensuite, la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest cause davantage les morts. Le 02 mars 2022 dans le Nord-Ouest, les sécessionnistes ont assassiné sept personnes à l’aide d’un engin explosif, dont le sous-préfet d’Ekondo Titi Timothée Aboloa et le maire Nanji Kenneth. Ce drame vient s’ajouter aux précédents, augmentant le degré de terreur et d’insécurité dans les régions anglophones. Cette crise, qui a déjà duré 6 ans environ causant des milliers de morts de déplacés et de réfugiés, interpelle encore en urgence les Parlementaires camerounais qui s’y sont penchés à plusieurs reprises. Par ailleurs, depuis le début de l’année, du fait de la flambée des prix du pétrole à l’international et des effets du Covid-19, les prix des produits de grande consommation ont augmenté. Du poulet au pain en passant par le riz, la farine de blé, l’huile et bien d’autres, de nombreuses denrées sont hors de portée. Ajouté à cela, les coupures répétées d’eau et d’électricité mettent à mal la vie des citoyens et des entreprises accentuant ainsi le mal-être du peuple. Chaque Camerounais se donne désormais des moyens pour faire face à la vie chère au vu et au su du gouvernement et des instances de régulation qui semblent être essoufflés. Au regard de ces multiples préoccupations, la session de mars ne saurait être une simple assise destinée à accomplir des formalités d’une élection du bureau dont l’issue est déjà connue d’avance. Elle ne devrait pas non plus être une simple instance de validation des projets de lois émanant de l’Exécutif. Pour l’institution clé qui est le Parlement, cette session est une autre occasion donnée aux représentants du peuple de provoquer des solutions idoines de la part du gouvernement.
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