Wilfried ekanga ‹‹ au cameroun on ne démissionne pas !››

L’analyste politique Wilfried Ekanga affirme que contrairement au Cameroun, dans les pays mentalement développés où le peuple a la conscience de l’éthique sociale, en cas avéré de corruption, les gens démissionnent. L’analyste politique Wilfried Ekanga a publié ce mercredi 17 mars 2021, une tribune qu’il a intitulée « la mafia des mafia au Cameroun on ne démissionne pas ». Dans cette tribune, Ekanga a choisi de comparer la gestion des cas avérés de corruption en Allemagne et au Cameroun. Il observe que dans le premier pays cité où les gens sont mentalement développés, le banditisme et les autres maux tels que la corruption ne pardonnent pas et ne se pardonnent pas. Les gens éclaboussés par de tels maux déposent tout simplement leur démission. Cependant, dans notre pays, non seulement on ne démissionne pas mais on est plutôt promu. Retrouvez ci-dessous la tribune de Wilfried Ekanga Le 30 janvier 2020, le parquet de la ville de Frankfurt a demandé au parlement fédéral (le Bundestag) de lever l’immunité parlementaire de la députée Karin Strenz, issue du parti au pouvoir, la CDU. Elle est soupçonnée (avec d’autres complices) d’avoir reçu de l’argent (22 000 euros) d’Azerbaïdjan, pour tenir des discours pro régime et redorer l’image de la dictature azéri en Allemagne. Depuis lors, elle a dû abandonner sa présence au Conseil Européen et à ses assemblées parlementaires. L’enquête suit son cours depuis un an, et, comme l’affirmait le journal « OZ » ce 16 mars 2021, sa démission du Bundestag est plus que jamais imminente. Par ailleurs depuis une semaine, un autre scandale secoue la CDU : de nombreux députés du parti se seraient enrichis au nom du Coronavirus, à travers ce que l’on nomme déjà ici « die Maskenaffäre » (l' »affaire des masques »). Il est par exemple reproché à Nikolaus Löbel d’avoir touché une commission de 250 000 euros sur l’achat de masques par une entreprise gériatrique dont il est partenaire d’affaires. Et bien que l’intéressé martèle (à raison) que ceci n’est pas contraire aux lois du business, il a déposé sa démission dans la foulée. Car les lois non-écrites de l’intégrité demandée aux élus quant à elles, voient d’un très mauvais œil la recherche du profit personnel devant une urgence sanitaire. La rigueur allemande ! Dans la foulée, un autre politicien, Georg Nusslein du CSU (Parti traditionnel de coalition avec la CDU dans le gouvernement fédéral), a annoncé se retirer de la vie publique après que l’on ait ouvert une enquête sur des soupçons de corruption et de blanchiment. L’affaire porte sur une commission de 660 000 euros versés à une entreprise dont mister Nusslein est ayant-droit. L’homme était pourtant candidat à la succession d’Angela Merkel pour les élections législatives du 26 septembre prochain. Mais que vaudrait un chancelier sans honneur ? Ces nombreux scandales ont d’ailleurs laissé de terribles traces lors des élections régionales de dimanche dernier (14 mars) dans les deux États fédérés où elles se tenaient : ainsi, dans le Rheinland-Pfalz, la CDU a enregistré 4% de voix en moins que sur l’exercice 2016. Dans l’État du Baden-Wurttemberg, elle traîne encore à la deuxième place avec 24%. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit des pires résultats de son histoire. Ce qui laisse présager une élection fédérale très serrée en fin d’année Car dans les pays mentalement développés où le peuple a la conscience de l’éthique sociale, le banditisme politique ne se pardonne pas : mieux, il se paye illico ! Ce n’est que comme ça qu’on a le droit de parler (ou même de rêver) d’émergence. Dans le cas contraire on pratique du wamakoulisme gesticulatoire. LA RIVIÈRE DES CREVETTES Dans la Rio dos Camaroes, la terre est carrée et le ciel est vert C’est une république savannière où l’éthique se noie dans la glorification de la kleptomanie. Le Gang de Malfrats de Yaoundé s’est construit un nid pervers où la récompense est proportionnelle au vol. C’est pourquoi celui qui a aspiré 500 millions de CFA prévus pour 75 000 ordinateurs a été ensuite promu ministre d’État. Le riz d’Orca est resté suspendu dans les airs entre l’enfer et le purgatoire et les oiseaux qui l’ont pris restent aussi introuvables qu’impunis. Entre-temps, Douala-Yaoundé attend toujours son autoroute à 500 milliards. Quand aux 3000 milliards de la CAN avortée, le brassard de capitaine-brigand que portait Ferdinand Ngoh Ngoh lui a plutôt valu d’obtenir la délégation permanente de signature le 5 février 2019. Je vous l’ai bien dit : c’est un pays qui consacre le banditisme en talent d’avenir ! Si vous voulez connaître une carrière couronnée de succès en Crevettonie, inscrivez-vous au bureau du vol organisé, parrainé par Paul Biya, le bandit suprême. Quand tu les entends dire « 2035 », tu te demandes s’ils ont 2035 gouttes d’huile dans le crâne. le banditisme politique ne se pardonne pas : mieux, il se paye illico ! Ce n’est que comme ça qu’on a le droit de parler (ou même de rêver) d’émergence.


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