Sdf ‹‹ le parti est mal parti ››

Sous anonymat un membre du National Executive Committee (Nec) instance supérieure du Social democratic front (Sdf) étale les luttes au sein du parti au lendemain de la retraite de Ni John Fru Ndi. La réalité dans le Sdf n’est pas loin de celle observée chez les confessions religieuses dans l’agonie en l’absence de leurs leaders. À peine Ni John Fru Ndi fondateur et ancien président du parti a dit sa messe d’adieu de la scène politique que ses fidèles marchent en rang dispersé. La gouvernance du parti intéresse les clans formés à l’intérieur du groupe. “Le départ du chairman Ni John Fru Ndi a accéléré la bataille entre les éléphants en rivalité ouverte avec pour seule et unique préoccupation l’accaparement du parti et l’instauration d’une idéologie soutenue par un camp qui prendrait la tête du Sdf. Je doute fort que nous réussissions à rester encore longtemps dans l’arène politique. Le parti est mal parti. Deux clans se font face”. Ce qui semblait jusque là convaincre peu les incrédules du désordre et d’une division masquée dans le Sdf vient d’être dévoilée par ce haut cadre du Sdf membre influent du Nec qui requiert l’anonymat. Les attitudes manifestes de quelques élites du Sdf affichent de temps en temps leurs visions opposées sur des questions de société mais aussi de la gouvernance de l’Etat de manière générale. En l’occurrence Joshua Osih député Sdf Wouri centre, candidat représentant le parti de Ni John Fru Ndi à l’élection présidentielle d’octobre 2018 et Jean- Michel Nintcheu élu du peuple Sdf Wouri Est, activiste politique se démarquent différemment sur le terrain de l’action politique de même que dans leurs interventions dans les médias. Si Joshua Osih jugé à tort ou à raison ami de Yaoundé aborde certaines idées avec moins d’ardeur Jean-Michel Nintcheu n’occulte pas sa verve assez acérée contre le régime de Paul Biya. Pourtant ils partagent tous deux l’idéologie sociale démocratique et défendent le fédéralisme basé sur un système à plusieurs états. Cette dualité évoluant dans le parti depuis des années repose sur l’un modéré et l’autre radical. “Les militants sont partagés entre deux options. Il y’a d’un côté ceux qui exigent la fermeté et la rupture totale avec le système en place. De l’autre côté nous avons les militants souples avec le gouvernement bien qu’ils gardent à l’esprit leur qualité d’opposants. Voilà ce que traverse réellement le parti. Cette situation a toujours existé mais était mieux managée par le Chairman Ni John Fru Ndi. Maintenant qu’il sjest mis à l’écart de la politique, les envies refoulées refont surface. Il sera très difficile de gérer cette guerre des géants » précise notre source dans un air qui laisse apercevoir l’inquiétude. Le Sdf est sans doute fragilisé depuis 2016 date à laquelle la guerre dans les régions anglophones a débuté. La perte de ses militants dans ce qui était autrefois considéré comme son fief politique a fait chuter le parti sorti quatrième lors de l’élection présidentielle d’Octobre 2018. Affaibli par de longues années de combat son fondateur Ni John Fru Ndi a quitté le navire Sdf déjà sous l’emprise des eaux. Les jours à venir présagent un avenir incertain pour le parti.


ARTICLE PRÉCÉDENT ARTICLE SUIVANT

Ajouter un commentaire

Vous devez vous connecter pour ajouter un commentaire.

Commentaires