Des correspondances en circulation ont trahi la main noire de ces élites pour reprendre le processus électoral en vue de la désignation des nouveaux membres de l’exécutif de la com m une de Sangmélima, après le vote du 25 février dernier, sanctionné par la designation d’une nouvelle équipe à la tête de cette municipalité. Heureusement, Paul Biya a désavoué ses proches collaborateurs pour per mettre le retour à l’orthodoxie démocratique. On a risqué une honteuse reculade démocratique dans la transition actée à la commune de Sangrnélima, le 25 février 2020. A la suite d’un processus difficile et sulfureux, mais âpre-ment disputé, c’est sur Jean Faustin Bekono qu’a été porté le choix de la majorité des conseillers municipaux pour diriger la commune durant les cinq années à venir, après le désistement du maire sortant André Noël Essian. I l n’est pas innocent d’indiquer qu’à l’occasion de cette séance de plein droit du nouveau conseil municipal de Sangrnélima, le mandataire du Comité central du Rdpc, le ministre Georges Élanga Obam de la Décentralisation et du Développement local, avait d’abord échoué dans sa tentative d’imposer le maire sortant aux 31 conseillers nouvellement élus, ces derniers ayant botté en touche les consignes de la hiérarchie de leur parti pour exiger un vote interne entre les candidats en lice. Un jeu auquel André Noël Essian avait refusé de se prêter, afin d’éviter une humiliation, sans doute se sentant minoritaire au sein de ce Conseil. Conséquence, c’est son ancien camarade conseiller municipal qui avait été plébiscité par ses 31 collègues du Conseil, ouvrant la porte à une succession accueillie en fanfare par les populations de la ville de Sangmélima. La liesse populaire et le triomphe réservé au nouveau maire élu par les populations, traduisaient la soif de changement qui animait les conseillers pour la plupart réélus, et les populations, après 13 ans de règne d’André Noël Essian, marqué à la fin par des casseroles managériales et un conflit ouvert avec certaines élites, au risque de voir Sangmélima tendre la main à l’opposition. Coup de théâtre À la suite de cette élection déjà actée par l’autorité administrative, la passation technique de service entre les exécutifs sortant et entrant de Sangmélima aurait dû avoir lieu le lendemain 26 février, n’eût été les manœuvres des mauvais perdants qui avaient simulé les cas de maladie, le temps de rouler les mécaniques pour obstruer la transition. Néanmoins, le sous-préfet de Sangmélima, agissant à la diligence du préfet du Dja et Lobo, avait programmé cette formalité pour le vendredi 28 février dernier. Un message-porté à cette fin avait été adressé aux parties concernées le 27 février par le sous-préfet Saidouna, avec ampliations à ses différentes hiérarchies administratives. Et du coup, coup.de théâtre ! Un autre message- porté signé du gouverneur de la région du Sud, le même jour, enjoignait le préfet du Dja et Lobo « de bien vouloir surseoir la cérémonie de passation de service technique entre les exécutifs sortant et entrant de Sangmélima jusqu’à nouvel ordre ». Que s’est-il bien passé pour justifier ce qui s’apparentait jusque-là à une volte-face ? L’instruction du gouverneur Félix Nguélé Nguélé ne donne aucune explication, mais se résume à indiquer à son destinataire le préfet du Dja et Lobo, « l’urgence et l’importance hautement signalées » de même que la « priorité absolue » qu’il accorde à son injonction. Suffisant pour comprendre que des manœuvres étaient en branle pour ne pas valider le processus électoral du 25 février, et conséquemment, réimposer le maire sortant, dont la stratégie de passage en force avait été vomie par le collège des conseillers. Jeu de complicités C’est un détail contenu dans le message-porté du gouverneur qui trahit la supercherie. En effet, ce n’est pas à son supérieur hiérarchique, le ministre de l’Administration territoriale, ou au ministre de la Décentralisation et du Développement local, dont l’instruction ministérielle N°006062 du 02 décembre 2019, sur la saine gestion des affaires municipales jusqu’à la prise de fonction des nouveaux exécutifs municipaux, est sans ambages, qu’il rend compte de sa diligence. Mais c’est plutôt au Dec – le Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République, que copie de ce message-porté est adressée. Suffisamment flagrant pour trahir le jeu-trouble de Samuel Mvondo Ayolo dans ces manœuvres visant à torpiller la volonté des conseillers élus de la commune de Sangmélima, et partant des populations, librement exprimée lors de la session de plein droit du 25 février. On peut se demander à quel titre s’implique le Dec, lui qui est en fait une sorte de secrétaire particulier du chef de l’Etat, dans le processus de renouvellement des exécutifs municipaux. A Sangmélima, il n’échappe à personne que Samuel Mvondo Ayolo voudrait ainsi imposer son poulain André Noël Essian à la tête de la municipalité, même contre le gré des conseillers. Pour assou vir ce dessein pernicieux, le secrétaire général du Comité central est mis à contribution. Dans une décision signée du 28 février 2020, Jean Nkuété désigne le thuriféraire Edouard Akame Mfoumou comme mandataire du parti pour prendre part à la prochaine session de désignation du nouvel exécutif de Sangmélima que laissaient profiler ces manœuvres, de même que Thomas Louis Minkongo comme chargé de mission. Le Sg/Cc ne donne aucune explication sur la précédente mission pourtant exécutée par Elanga Obam, pour justifier cette nouvelle autre. Un jeu de complicités qui donne à comprendre les desseins obscurs des barons du régime, visiblement décidés d’aller contre la volonté populaire dans la désignation du nouvel exécutif municipal de Sangmélima. Et dire qu’il s’agit là de personnalités qui parlent à l’oreille du chef de l’État et président national du Rdpc, qui au sortir de l’exercice de son droit de vote le 09 février dernier, affirmait que «la démocratie avance à grands pas au Cameroun». Désaveu «Honte», surtout que c’est le département d’origine de Paul Biya que ces thuriféraires avaient ainsi choisi pour asséner ce coup de massue de recul démocratique à l’élection des nouveaux exécutifs municipaux. Alors que dans des coulisses des indiscrétions sourdaient des manœuvres de retournement des conseillers municipaux à coup de millions et d’intimidations, nouveau coup de tonnerre. Un communiqué radio du préfet du Dja et Lobo, signé le 28 février, convoque les maires sortant et entrant de la commune de Sangmélima pour la passation technique de service le mardi 03 mars dès 12h. David Koulbout Aman indique agir «sur très hautes instructions de la très haute hiérarchie», ce qui laisse subodorer l’implication personnelle du chef de l’État Paul Biya pour mettre fin à cette cacophonie éhon-tément orchestrée dans l’élection du nouvel exécutif de la commune de Sangmélima. Un cinglant désaveu qui permet de rétablir l’orthodoxie démocratique dans le choix des nouveaux hommes forts de la conv mune de Sangmélima. Au grana dam des fossoyeurs qui voulaient le plonger dans l’impasse.
-
DTR Consulting : hébergement web et infogérance de qualité
DTR Consulting est une entreprise Camerounaise spécialisée dans l'hébergement web et l'infogérance. Nous proposons des solutions adaptées aux besoins des clients avec des tarifs clairs et compétitifs. Pour plus d'informations, rendez-vous sur notre site internet
Savoir plus